Quoiqu’on lise et qu’on entende, la philosophie montessori n’est pas pour tous. Oui philosophie, car ce n’est pas une méthode, ce n’est pas une démarche, ce n’est pas une pédagogie c’est au-dessus de tout ceci, je dirais que c’est une posture, car elle touche l’humain profondément. Et donc, il faut du temps et un alignement général sur les fondements.
Si les professionnels ne veulent pas investir au minimum cinq années de temps d’apprentissage, faire des efforts de compréhension, se documenter, être formés et guidés par des personnes qui l’ont eux-mêmes été, la philosophie Montessori n’est pas pour eux et heureusement il existe des méthodes de lectures, des modes d’outils didactiques, des milliers de cahiers d’entrainement et de jouets, de plus « innovants » comme chacun le prétend !
C’est comme si vous pensiez apprendre une langue vivante en quelques mois. Les marketeurs le prétendront, mais c’est faux, vous le savez mieux que moi, sinon nous parlerions couramment chacun au moins 4 ou 5 langues.
D’autre part, certains enfants ne pourront profiter de cette philosophie car leur culture ou leur éducation parentale est à l’opposé, et il y a donc conflit potentiel. Il vaut mieux ne pas forcer les choses et l’Education Nationale française ayant fait le choix de « pas de pédagogie obligatoire », certains enfants y seront potentiellement, au gré des enseignants, plus à l’aise.
Car oui, cette philosophie est couteuse en temps de formation initiale, en matériels à mettre en place et dont il faut prendre soin (les adultes comme les enfants), en formation continue, en travail d’équipe. Les faits sont pénalisants actuellement puisque l’Education Nationale française ne valorise pas les compétences Montessori, et par conséquent les cantonnent aux écoles privées hors contrat, alors qu’il manque cruellement d’enseignants nous dit-on.
N’est-il pas paradoxal de savoir qu’il y a des enseignants montessori français formés durant des années à une philosophie pointue, éprouvée depuis un siècle, sur laquelle des études ont été faites (ah les études !) mais dont le pays ne veut pas ?
Résultats, la plupart des personnes qui bravent ce parcours long et difficile, finissent épuisées, désabusées et changent de métier. C’est fort dommage. Pour tout le monde.
Il y a eu M. Pétain, un chef de l’état français qui a supprimé le diplôme d’herboriste en 1941, il y a M. Macron -et ses prédécesseurs- qui ne veulent pas reconnaître ni implémenter la philosophie Montessori dans certains établissements publics !
Alors, même si ce n’est pas l’idéal, ceux qui le veulent comme nous, profitons de la petite liberté qui nous reste de pouvoir Eduquer certains enfants selon cette philosophie.
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