Tout d’abord que signifie le nom commun anthropologie ?
Voyons l’étymologie : la racine grecque du mot est anthrôpos signifie homme, humain, et le suffixe logos signifie science. On pourrait dire que c’est l’étude de l’homme avec un grand H.
Comme vous allez le lire dans la traduction de l’introduction de son ouvrage « Pedagogical anthropology » Maria était une innovatrice sur le sujet, puisqu’elle souhaitait dépasser l’étude de l’anthropologie générale, voire d’une certaine forme existante d’anthropologie pédagogique.
Si on remet cet ouvrage dans le contexte de sa biographie professionnelle, Maria Montessori, diplômée en médecine continua ses études au-delà. Elle fut inspirée par le travail de trois médecins français, Jean Itard, lui-même ayant inspiré celui de Edouard Séguin, lui-même ayant inspiré Désiré Bourneville, lui-même ayant accueilli Maria Montessori en 1899-1900 dans ses services pour enfants de l’hôpital à Kremlin Bicêtre (banlieue parisienne).
Je vous laisse lire l’introduction de son ouvrage (traduite par Murielle Lefebvre avec appui de l’application google translate) depuis la version américaine « Pedagogical anthropology » datant de 1913.
L’original « Antropologia Pedagogica » avait été rédigé par Maria en 1910.
Si on remet cet ouvrage dans le cursus de la vie de Maria, elle s’était rendue au Kremlin Bicêtre dans le service du Docteur Bourneville, elle y avait traduit l’ouvrage du docteur Edouard Séguin en 1900 et elle avait ouvert sa première Maison des enfants à Rome en 1907. La « pédagogie scientifique » dont elle fait l’écho dans le texte ci-dessous est bien celle qu’elle s’attachera à mettre en oeuvre par la suite durant une quarantaine d’années.
Depuis quelque temps, on a beaucoup parlé en Italie de l’anthropologie pédagogique ; mais je ne pense pas qu’on ait tenté jusqu’à présent de définir une science correspondant à un tel titre ; c’est-à-dire une méthode qui systématise l’étude positive de l’élève à des fins pédagogiques et en vue d’établir des principes philosophiques de l’éducation.
Dès que l’anthropologie annexe l’adjectif « pédagogique », elle devrait établir sa portée sur la conception fondamentale d’une amélioration possible de l’homme, fondée sur la connaissance positive des lois de la vie humaine. Contrairement à l’anthropologie générale qui, partant de données positives fondées sur l’observation, remonte vers des problèmes philosophiques sur l’origine de l’homme, l’anthropologie pédagogique, partant d’une base analogue d’observation et de recherche, doit s’élever vers des conceptions philosophiques sur la destinée future de l’homme du point de vue biologique. L’étude des anomalies congénitales et de leur origine biologique et sociale doit sans doute faire partie de l’anthropologie pédagogique, afin de fournir une base positive à une hygiène humaine universelle, dont le seul champ d’action doit être l’école ; mais l’étude des défauts de croissance chez l’homme normal revêt une importance encore plus grande ; parce que la lutte contre ces phénomènes constitue de toute évidence la voie pratique pour une large régénération de l’humanité.
Si dans l’avenir une pédagogie scientifique est destinée à se développer, elle se consacrera à l’éducation d’hommes déjà rendus physiquement meilleurs grâce à l’action des sciences positives alliées, parmi lesquelles l’anthropologie pédagogique tient la première place.
L’importance actuelle prise par toutes les sciences destinées à régénérer l’éducation et son environnement, l’école, a de profondes racines sociales et s’impose à nous comme la voie nécessaire vers de nouveaux progrès ; en fait, la transformation de l’environnement extérieur, due au puissant développement des sciences expérimentales au cours du siècle dernier, doit aboutir à un homme transformé en conséquence ; ou bien la civilisation doit s’arrêter devant l’obstacle présenté par une race humaine dépourvue de force organique et de caractère.
Le présent volume comprend les conférences que j’ai données dans l’Université de Rome, pendant une période de quatre ans, le tout soigneusement conservé par l’un de mes étudiants, Signor Franceschetti.
Mes remerciements vont à mon maître Professeur Giuseppe Sergi qui, après m’avoir poussée à orienter mes études anthropologiques vers l’école, il me recommanda comme spécialiste en la matière ; et mon cours universitaire gratuit pour les étudiants de la Faculté des Sciences Naturelles et de Médecine a été créé, conformément à ses conseils, par l’École Pédagogique de l’Université de Rome. (Traduction de google et Murielle Lefebvre).
Le volume contient également les images utilisées sous forme de diapositives pour illustrer les cours, images tirées en partie de divers travaux de recherche mentionnés dans ce volume. Nous remercions chaleureusement les scientifiques et les universitaires dont les travaux sont ainsi mentionnés.
J’ai divisé mon sujet en dix chapitres, selon un système particulier : à savoir que chaque chapitre est complet en lui-même, par exemple, le premier chapitre, qui est très long, contient un aperçu de la biologie générale, et en même temps des généralisations biologiques et sociales concernant l’homme considéré de notre point de vue d’éducateurs, et fournit ainsi une conception organique complète que le reste du livre analyse, une partie à la fois ; le chapitre sur le bassin, en revanche, est extrêmement court, mais il couvre complètement les principes relatifs à cette partie particulière, parce qu’ils se prêtent à un traitement aussi condensé.
Loin de supposer que j’ai écrit un ouvrage définitif, c’est seulement à la demande de mes étudiants et de mon éditeur que j’ai consenti à la publication de ces conférences, qui représentent un modeste effort pour justifier la foi du maître qui m’a poussé à consacrer mes services en tant qu’enseignante à l’avancement de l’école.
Maria Montessori
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