Je fais suite à mon article récent sur la réalité d’une partie du décor éducatif en France.
Aujourd’hui encore je voudrais tenter de vous ouvrir les yeux sur l’état déplorable de l’Éducation de nos enfants en France. En particulier pour le collège qui est plus navrant que les autres établissements avant et après dans la scolarité actuelle française.
Les collégiens sont très malmenés actuellement (et les familles aussi par conséquent).
Je ne parlerai pas de ceux qui vivent en banlieues de grandes villes françaises où les problématiques sont spécifiques.
Je parlerai encore une fois de ce que je vis et connais au quotidien. Dans la petite province française où je réside, tout d’abord, il y a plus d’écoles catholiques que publiques (eh oui, cela existe et vous ne le saviez peut-être pas ?). Elles n’ont plus rien de religieux rassurez-vous (ou pas).
Dans ma région, il n’y a pas de métissage (je ne sais si le terme est exact ?). Les problèmes sont hélas tout de même présents. Alors, arrêtons de cacher la vérité et de pointer du doigt les banlieues.
L’inadaptabilité de l’Education Nationale est générale et profonde.
Je citerai quatre causes majeures dans l’échec de l’éducation institutionnelle actuelle.
1) La direction
L’an passé, le directeur qui était à la tête de l’établissement où allait notre enfant, a été viré. Par deux fois des tags, insultes et menaces à son encontre, ont déclenché la visite de la police dans l’établissement en pleine journée de classe !
Famille très calme, sans souci, nous avons été malmenés par cette personne, non qualifiée (le diplôme de directeur d’établissement n’existe pas en France, ce n’est pas un métier reconnu), qui a utilisé avec abus et désinvolture son pouvoir et autorité. Nous avons tenté d’en parler à la direction du diocèse (dont dépendait ce collège catholique) qui n’a jamais daigné nous répondre. Nos emails, nos appels téléphoniques sont restés vains ????
Voilà comment sont traitées les familles en réalité.
2) Les enseignants
Chaque année à la rentrée il manque au moins deux professeurs par classe dans notre collège.
Les professeurs d’Allemand, de Physique et même de Mathématiques sont absents sporadiquement ou de façon permanente. Ce sont des intermittents (on pourrait dire du spectacle, sauf qu’il n’est pas réjouissant !) auxquels on demande de faire acte de présence et de remplir des bulletins de notes et d’appréciations. Ne cherchez pas où ils ont été formés en pédagogie ou enseignement, il y a belle lurette qu’on ne recrute et ne forme plus sur le cœur de métier.
Nos enfants ont des professeurs qui n’en sont pas.
Accepteriez-vous un supérieur hiérarchique qui n’en est pas ? Ou un formateur qui n’a pas appris à former ? Qui de plus, chacun vous attribuent des notes ?
Je l’ai déjà dit, l’Education Nationale ne peut continuer à porter ce nom. Elle doit s’appeler Instruction Nationale.
L’Education incombe aux parents.
Rappelons, à cet effet l’article 26 de la déclaration universelle des droits de l’Homme
Article 26
- Toute personne a droit à l’éducation. L’éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l’enseignement élémentaire et fondamental. L’enseignement élémentaire est obligatoire. L’enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l’accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leurs mérites.
- L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l’amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix.
- Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants.
3) Les enseignements
Ils n’ont pas varié depuis des décennies. Ce sont les mêmes matières avec les mêmes contenus insipides qui mènent à lobotomiser les jeunes et les éloigner d’eux-mêmes. Dans la vie courante, ils ne savent pas faire grand-chose.
Ni se soigner, ni se nourrir, ni prendre soin des plantes ou des animaux, ni même changer la roue d’un vélo, etc. Et pourtant, tôt ou tard, ils devront changer une ampoule grillée de leur lampe de chevet, réparer la fuite de leur chasse d’eau ou cuisiner un plat pour leur famille. On préfère les perdre à étudier Thalès, l’Histoire antique ou les plantes tropicales ou des auteurs drogués des siècles passés. No comment.
4) L’orientation
Combien de jeunes sont dégoûtés d’apprendre, endormis à l’issue de ces années de collège ? Bien trop. Mais le découragement ne s’arrête pas là puisque tout le monde doit aller jusqu’au Baccalauréat selon nos instances bien pensantes. Un diplôme complètement creux qui ne sert à rien du tout dans le concret de la vie personnelle voire professionnelle pour la plupart.
Les filières professionnelles sont très peu nombreuses et n’accueillent que quelques élèves par classe. Et pour cause, elles sont bien plus coûteuses – en apparence, car les chômeurs coûtent-, à l’Etat français.
Cela signifie qu’on n’enseigne un métier (un vrai avec des savoirs faire) qu’à très peu de jeunes. Il y a peu de jardiniers, de réparateurs vélo, de plombiers, de carreleurs ou pâtissiers (consultez les annonces d’offres d’emploi pour le vérifier vous-mêmes, on en manque en permanence y compris dans les petites bourgades provinciales). L’accès à ces filières est bien plus sélectif qu’à Parcours sup.
Comme si les Français avaient plus besoin de philosophes, historiens, commerciaux, avocats ou ingénieurs que de soignants, mécaniciens automobiles ou électriciens ? C’est tout le contraire, mais on ne va pas vous le dire car ce serait avouer qu’on s’est trompé il y a fort longtemps et qu’on continue dans la mauvaise direction. Et surtout avouer l’envers du décor qui consiste à obliger tous les jeunes à passer par la lobotomie pour une obéissance citoyenne aveugle (qui ne se faisant plus durant le service militaire, se fait désormais plus tôt en institution scolaire).
Les adolescents sont dans la rue (au pire), ou devant un écran (au mieux) qui diffuse des bêtises parce qu’on les y mets, plutôt que de leur montrer comment planter des salades, réparer un toit, démonter un lave-linge, préparer un repas ou apporter de l’aide aux personnes de leur entourage. Ils ne savent rien faire de leur dix doigts. Dès la crèche on leur impose des activités stériles, on les entoure d’objets inutiles en plastique, et on les entasse dans une salle de sieste sous le couvert du terme « socialisation ».
Tant que l’enfant ne sera pas au centre de nos préoccupations, la Terre tournera de travers (et tous ses habitants aussi par conséquent). De nombreux observateurs l’ont écrit et déclamé. Maria Montessori était l’un d’eux.
Que l’été nous apporte réflexions et énergie pour bâtir une éducation respectueuse de l’individu.
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