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Voici pourquoi les éducateurs montessori n’ont aucune crainte de l’IA
Tout d’abord, il faut redire qu’avec la pédagogie Montessori, l’éducateur (et non pas l’enseignant) fait partie de l’univers de l’enfant (et non pas l’élève) au même titre que toutes les composantes de l’environnement et de l’ambiance (cf les deux grandes composantes montessoriennes de base selon Murielle Lefebvre).
Il faut également repréciser que nous ne proposons pas de notes, pas de devoirs, pas de punitions; etc.. Nous avons une grande foi dans le potentiel d’évolution humaine et tout comme vous j’imagine, l’enfant n’est pas motivé par ces leviers.
Dans une classe montessori, nous proposons un ensemble de matériels faits de matériaux (attention à la confusion à ne pas faire), en vrai 3D (je dis cela car on parle de plus en plus de 3D sur écran !!!) que les enfants manipulent avec leurs mains, selon des présentations et des progressions normées.
Alors l’IA (théories et techniques d’applications logicielles tentant à reproduire les activités humaines), ne peut faire partir de cet univers. Tout au plus, on installera un seul ordinateur dans la classe élémentaire pour faire des recherches avec chat GPT.
Peut-être qu’un atelier de robotique, type Lego, serait intégré dans les ateliers d’après-midi, mais jamais dans l’esprit de remplacer l’humain et d’éloigner celui-ci des composantes de base que restent d’accompagner l’enfant dans une vraie vie pratique où il maitrise son environnement. Avec la découverte de la botanique, la zoologie, les mathématiques sensorielles et la lecture avec des lettres à manipuler ou des cartes de géographie physique à fabriquer soi-même comme sur la photo ci-dessous.
Ils sont nombreux ceux qui n’ont pas compris, qu’on ne peut innover en matière d’apprentissage et que si jamais un enfant ne prenait plus ni crayon, ni pinceau en mains, ce serait une très grande partie de ses capacités intellectuelles et même physiques qui lui feraient défaut de façon cruciale, voire définitive.
Si un enfant n’apprend pas certains apprentissage durant les périodes sensibles, il ne peut jamais les apprendre par la suite. Nous connaissons tous le cas de l’enfant sauvage de l’Aveyron qui ne put jamais apprendre à parler, et nous rencontrons des enfants ou d’adultes incapables d’apprendre d’autres langues que leur langue maternelle pour nous prouver chaque jour que apprendre se fait dans certaines conditions, à certaines périodes de la vie.
Je vous mets au défi d’apprendre la conversion métrique anglaise ou américaine en mesures européennes pour me prouver le contraire !
Pour conclure, ne privons pas les enfants d’apprentissages essentiels en ajoutant aux déjà lourds et fatals écrans numériques omniprésents dans leur vie, une couche logicielle qui leur ôterait définitivement de gros potentiels à l’âge adulte.
Notre civilisation peut avancer, mais elle pourrait aussi reculer. Nous en avons des exemples dans l’histoire de l’humanité, soyons vigilants.
Disparition de l’écriture cursive et de la lecture ?
Prenons le temps de parler de choses sérieuses en train de se passer sur deux compétences fondamentales de notre société moderne que sont l’écriture manuscrite et la lecture.
Ces deux compétences ont été transmises et acquises au fur et à mesure de l’histoire de l’humanité. Nous les présentons notamment aux enfants dans le cursus d’éducation cosmique montessori.
Ce qui nous distingue des autres mammifères, c’est l’utilisation spécialisée de nos mains, et l’utilisation de notre intelligence (multiple).
Mais qu’en est-il de ces deux compétences actuellement ?
Pour les jeunes chanceux qui apprennent à écrire, -eh oui des millions de jeunes dans le monde n’ont pas cette chance- force est de voir, et donc de croire, qu’ils pratiquent de moins en moins l’écriture manuscrite. Le monde dit moderne, leur propose un autre outil d’écriture appelé clavier. Il y a aussi le trackball ou d’autres outils certes manipulés par nos doigts, mais ne faisant pas appel au même process dans le cerveau de celui qui écrit avec un crayon ou un stylo.
Ce matin, j’étais présente, en tant que bénévole, à la session de réinscription du club de tennis pour enfant. Et j’ai eu la joie de voir un papa proposer à sa fille, en classe primaire, de remplir elle-même sa fiche d’inscription, avec un stylo. Cette fillette s’est appliquée durant de longues minutes, tirant la langue pour écrire les majuscules en cursif. Je l’ai encouragée puis félicitée en lui disant que cela aller être la plus belle fiche de la matinée ! Et ce le fut !
Si nous n’y prêtons pas attention, bientôt, l’homme ne saura plus former de lui-même des lettres, cad, former des mots. Tout geste humain non exécuté s’affaiblit et se perd, je ne vous apprends rien de nouveau. C’est ce qui est en train d’arriver pour vous, pour les enfants et pour moi. Moins nous écrivons moins nous savons écrire.
D’autre part, moins on lit des écritures manuscrites, moins on sait les lire. Mon frère est paléographe et son oeil avisé lit de l’ancien français écrit que je ne peux absolument pas lire moi-même !
Je m’étais déjà rendue compte que lire une écriture manuscrite étrangère n’était pas facile, lorsque j’étais éducatrice Montessori aux USA.
Donc moins je lis d’autres écritures manuscrites, moins je saurai en lire.
On sait bien aussi que moins on écrit (dans le sens construire) de mots, moins on sait les écrire, car l’orthographe a ses raisons. Par conséquent, soyons avisés de ce risque de perte de la capacité d’écrire manuscrite, et ce qui en découle : savoir écrire correctement l’orthographe des mots.
Voyons la lecture, désormais.
Les adolescents que je côtoie dans mon entourage m’ont dit, pour la plupart, ne pas aimer lire, voire même ne pas être capables de lire un livre. Ils préfèrent écouter et regarder une vidéo, un podcast, sur leur téléphone… Et bon nombre se disent incapables d’écouter au-delà de quelques minutes et souhaitent zapper en permanence ou accélérer les images et les sons.
Sur cette compétence également, moins nous lisons, moins nous serons capables de lire. Et les compétences « écouter et regarder » prennent de plus en plus le dessus, il faut l’avouer, sur l’activité de lecture.
Par conséquent, un groupe d’individus ne pourra plus communiquer avec d’autres individus. C’est déjà le cas, me direz-vous puisque le langage n’est pas universel.
La question est-elle individuelle ?
Je pense que choisir son mode de communication et ses outils, mène à restreindre ses propres potentiels et ses échanges.
Je continue chaque semaine à perfectionner les trois langues que j’aime, y compris ma langue maternelle, dont je ne serai jamais sans surprise tant l’homme est allé chercher un mot pour décrire chaque détails de son environnement et de son ambiance (mes thèmes favoris !). J’ai tenté d’en apprendre quelques autres, en vain car les efforts sont parfois très difficiles (comme pour le Grec moderne par exemple !). Je sais que plus j’écrirai, plus je lirai, et aussi plus je regarderai et écouterai, plus j’ouvrirai à l’interconnexion le monde que l’Homme s’évertue à créer depuis l’aube de son temps.
Merci de m’avoir lue -)
PS : Des vidéos sur la méthode d’écriture/lecture que nous avons développée il y a 10 années :
Et encore sur l’illetrisme et la dyslexie :
Poème d’enfant
« Ce matin, une amie colombienne m’envoie un portrait peint à l’huile, qu’elle vient d’achever, de son jeune frère. C’est frais, c’est agréable. Et immédiatement surgit en moi un de mes poèmes favoris. Je l’ai appris quand je suis entrée au collège et depuis je ne l’ai jamais oublié. C’est tendre, c’est doux, c’est coloré. Guillaume Apollinaire décrit Yvonnette, une petite fille de 7 ans qui peint.
Je la visualise, je visualise sa peinture, les couleurs et je me sens bien. Je le partage avec vous. » Murielle
Aquarelliste
Guillaume Apollinaire
À Mademoiselle Yvonne M…
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