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Méthode OML

Education pour la vie, extraits de la lettre N°9 – Juillet 2009

Editorial par Murielle Lefebvre

Une trentaine de stagiaires ont bénéficié de une à quatre semaines de formation organisées par notre association cet été en Belgique ou en France.

Vous êtes en effet de plus en plus nombreux à nous demander des formations.

Les intervenantes (Bernadette, Josette, Laurence, Murielle et Véronique) ont été largement étonnées et récompensées par la joie, la grande écoute et le respect qui émana de ces groupes. Merci à chacun.

Nous souhaitons continuer avec vous ce chemin engagé et nous vous proposons pour l’année 2009-2010 un programme de formations plus enrichi et cohérent dans la progression de la découverte et de la maîtrise de la pédagogie de Maria Montessori. Nous devrions être capables de vous proposer un cursus complet de formations pour enseigner aux enfants de 0 à 12 ans. Nous vous proposons aussi des ateliers-formations (voir dans la rubrique annonce de cette newsletter).

Murielle LEFEBVRE

Responsable pédagogique

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Un blog sur la pédagogie Montessori dès la naissance

Véronique et Murielle ont le plaisir de vous inviter à venir quasi quotidiennement sur le blog montessori pour les bébés.

Notez l’url et participez aussi en le faisant connaître ou en envoyant commentaires, posts et photos.

www.blogbbmontessori.fr

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Article de Mario Montessori

…Mme Montessori a montré que l’enfant, au cours de sa tâche inconsciente d’adaptation, construit en lui toutes ces nuances particulières de croyances et d’idéalisme, si fortement, qu’en bien des cas rien ne les pourra changer, sauf la mort.

Elle montre l’enfant, dans son inconscience, comme la plus pure source d’amour, de générosité, d’altruisme. C’est une source jamais tarie, à laquelle l’humanité peut toujours boire, si l’humanité veut bien comprendre sa puissance.

« L’enfant, nous dit Maria Montessori, accepte tout sans juger. Il semble dire aux hommes parmi lesquels il grandit et se développe : « Vous êtes mon Dieu, et je me construirai moi-même à votre ressemblance et à votre image. Si votre langue ne compte que quelques mots et si vous êtes des sauvages qui chassez avec des lances et des flèches dans la jungle, votre langue sera la mienne, et je vous prouverai mon adresse avec des flèches et avec des lances. Si vous aimez les œufs de fourmis, j’en ferai mes délices. Si vous faites un trou dans votre nez avec une baguette, je trouverai le sentiment de mon importance dans le fait de percer mon nez d’une baguette. Si vous adorez un arbre ou une pierre, ou le soleil, c’est eux qui seront mes dieux. Ce que vous trouverez mauvais, je le condamnerai. »

« C’est ainsi que, n’importe où il est né, n’importe quand il est né, l’enfant construit l’homme adapté aux possibilités physiques de son temps et de son pays, adapté aussi à l’état de la civilisation de son groupe, au moment de l’Histoire pendant lequel il se développe. La seule chose qu’il demande, c’est la sécurité; non pas celle de la richesse, mais celle de l’amour et de la compréhension de ses parents. »

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Un contexte adéquat pour favoriser le développement de l’enfant « autotélique »…

On dit de la personnalité d’un individu qu’elle est « autotélique » quand elle présente des prédispositions au bonheur et réussit à trouver l’enchantement là ou d’autres s’ennuient. Ce terme, autotélique, exprime aussi l’idée d’une activité qui constitue sa propre gratification et qui n’exige pas une finalité (qui n’est pas exclue par ailleurs) autre qu’elle-même. L’attention est plus centrée sur l’action que sur ses effets.

Dans son livre « Vivre » (Csikszentmihalyi, Mihaly. 2004. Vivre : la psychologie du bonheur, Paris, Éditions Robert Laffont) l’auteur met l’accent sur l’importance de « l’expérience optimale » et il explique que l’enfant qui joue connait plus facilement l’expérience optimale que l’adulte stressé à son travail… Même si l’enfant est mieux placé que l’adulte sur ce plan, l’auteur nous explique comment favoriser l’accès à l’expérience optimale à travers un environnement adapté, ce qui pourrait caractériser une éducation permettant l’éclosion de personnalités autotéliques.

1) La clarté

L’enfant sait ce que ses parents attendent de lui; dans la famille, les buts et la rétroaction ne sont pas ambigus.

2) L’intérêt

L’enfant perçoit que ses parents se préoccupent de ce qu’il fait et de ce qu’il ressent.

3) Le choix

L’enfant sent qu’il a une gamme de possibilités parmi lesquelles il peut choisir, y compris celui de transgresser les règles (dans la mesure où il est prêt à en subir les conséquences).

4) La confiance

La confiance permet à l’enfant de mettre de côté le bouclier de ses défenses, d’être moins préoccupé de lui-même, bref d’être authentique et de s’impliquer dans ce qui l’intéresse.

5) Le défi

Les parents s’efforcent constamment de fournir des possibilités d’action de difficulté croissante à mesure que l’enfant grandit.

Voilà résumé dans ces cinq points ce « contexte familial autotélique » qui fournit la base idéale pour vivre en bonne santé psychique, profiter de la vie et être heureux.

Les familles qui savent créer ce contexte autotélique permettent à leurs membres d’épargner beaucoup de l’énergie psychique qu’il devient possible de consacrer à des activités plaisantes. Les enfants savent ce qu’ils peuvent faire ou non; ils n’ont pas à se disputer constamment à propos de réglements et ne sont pas préoccupés ni écrasés par les attentes de leurs parents. Leur attention est libérée des tiraillements, des négations et des luttes qui surgissent dans les familles chaotiques, de sorte qu’elle peut se diriger vers des activités susceptibles de favoriser l’accroissement du soi.

« L’individu autotélique n’a pas un grand besoin de possessions, de distractions, de confort de pouvoir ou de célébrité, car presque tout ce qu’il fait l’enrichit intérieurement. » (Csikszentmihalyi, 2005, p.149).

L’intérêt de la personne autotélique n’est pas purement passif ni contemplatif ; il implique un désir de comprendre, une volonté de résoudre un problème. On pourrait parler d’un intérêt désintéressé (Csikszentmihalyi , 2004, p.106).

L’individu autotélique résout plus facilement les difficultés de l’existence (…) (D. Allemann)

« […] leur énergie psychique paraît inépuisable […], ils sont plus attentifs […] remarquent plus de détails […] s’intéressent volontiers à quelque chose sans en attendre de récompenses immédiate » (Csikszentmihalyi , 2005, p156) « […]attitude joyeuse de curiosité » (Csikszentmihalyi , 2005, p159) […] volonté de comprendre de résoudre des problèmes . Mais […] intérêt désintéressé : « […] attention […] dénuée d’ambition et d’objectifs personnels pour [avoir] une chance d’appréhender la réalité selon ses propre terme. » (Csikszentmihalyi , 2005, p.158)

Les individus autotéliques sont moins préoccupés d’eux-mêmes et investissent plus d’énergie psychique dans leur rapport à la vie. (Csikszentmihalyi , 2005, p156)

Les personnes autotéliques marient une saine fierté de leur individualité et un intérêt authentique à l’endroit d’autrui (Csikszentmihalyi , 2004, p112).

Les individus créatifs sont généralement autotéliques […] et c’est parce qu’ils disposent d’un surplus d’énergie psychique à investir dans des choses apparemment triviales qu’ils font des découvertes. (Csikszentmihalyi , 2005, p.157)

Par Alain Lefebvre, webmaster du site www.montessori.fr

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Réflexions pédagogiques : Un cours sur l’« histoire de l’éducation » au stage de juillet 2009,  à Paris à l’école Montessori par Bernadette Moussy

Quelques interrogations

Les participants au stage de 4 semaines sur la méthode de M. Montessori étaient au nombre de 11. Les années précédentes, j’étais intervenue au début et j’imaginais que cette fois ci, où j’intervenais à la fin, leur motivation vis à vis de mon cours risquait d’être différente. Après s’être initiés  essentiellement à la pédagogie montessorienne sous toutes ses dimensions, ils allaient être confrontés à une ouverture sur l’Histoire de l’Education. Je projetais de présenter une réflexion plus générale sur la pédagogie, son histoire et ses différents courants. L’origine des idées de Maria Montessori faisait aussi partie de mon programme.  Il leur fallait alors changer de registre, faire une rupture avec le sujet abordé jusqu’ici. Quel allait être leur intérêt ? Qu’attendaient-ils ? Un cours magistral ? Alors qu’ils venaient de faire de la pratique durant quatre semaines, ou une réflexion plus large sur ce qu’ils venaient de faire, ou autre chose ?

Je sentais le groupe ouvert, bienveillant. Je voulais les satisfaire mais par rapport à quoi ? D’ailleurs étais-je là pour les satisfaire ou pour leur apporter une ouverture ? Ou même des connaissances qu’ils n’attendaient pas ?

Le déroulement : entre dialogue et enseignement

J’ai leur ai demandé de se présenter, pour les connaitre un peu, j’étais curieuse de découvrir leur motivation par rapport au stage et à Maria Montessori. La plupart d’entre eux désiraient ouvrir une structure se référant à la pédagogue. Chacun avait fait une réflexion sur les limites de la pédagogie formelle. C’est-à-dire celle employée à l’Education Nationale.

D’habitude je suppose je fais le pari que les étudiants peuvent participer à l’élaboration du sujet que je vais traiter avec eux. Souvent ils en savent plus qu’ils ne le croient et nous construisons le cours ensemble. C’est ce qui s’est passé pour élaborer certains thèmes comme : ce qui influence l’éducation et les choix éducatifs.

De plus j’ai cherché à les faire réfléchir sur des extraits de texte de pédagogues, leur actualité ou l’évolution qui s’est faite depuis. Un de mes objectifs pendant le cours où je parle de l’histoire de l’éducation est de leur faire découvrir qu’il n’y a rien de nouveau quant à la recherche de la meilleure pédagogie. Elle date depuis…toujours. Cela aide à relativiser, à se sentir moins seul, mais aussi provoque la question : pourquoi  cette recherche n’aboutit-elle pas ?

Par contre j’ai utilisé une autre méthode lorsque je suis passée à la présentation des institutions de différentes époques de l’histoire ou bien quand j’ai abordé certains courants éducatifs. J’ai eu l’impression que certains de mes apports sont apparus nouveaux pour eux et en même temps qu’ils les ont touchés. Comme par exemple ce qui relève des rites de l’éducation traditionnelle. Je les sentais curieux. Des commentaires durant la pose, où certains stagiaires faisaient des liens avec leur expérience, m’ont confirmé leur intérêt.

Entre prévu et imprévu

Cette alternance entre dialogue et enseignement n’est pas toujours facile à gérer. Une démarche qui relève de la voltige pour moi, est de garder la trame de l’enseignement que  je me suis donnée de faire, en général en accord avec les responsables et l’écoute du questionnement des stagiaires. La reprise de leurs réflexions peut me faire dévier du sujet et surtout d’une certaine cohérence.

Ceci dit…pourquoi pas ? Faut-il que je remplisse ma mission comme prévue ou que les étudiants aient avancé dans leur réflexion sur la pédagogie ?

En l’occurrence le matin j’avais abordé l’actualité des préceptes émis dans l’Antiquité. Pourquoi faut-il toujours recommencer à dire la même chose : que les enfants doivent être respectés et que leur rythme d’acquisition doit être pris en considération ? Pourquoi avons-nous tendance à en faire de trop, à vouloir imposer notre savoir, alors que « verser la science goutte à goutte » date depuis longtemps. Dans le courant de l’après midi ce questionnement a recommencé lancé par une stagiaire. La question est d’importance. Le reste de l’après midi a été voué à un vrai échange où certains ont parlé avec leur cœur et où d’autres se sont détendus, acceptant  avec modestie la limite de leur pouvoir.

Par contre je n’ai pas terminé mon programme.

A nouveau quelques interrogations

Entre ce que j’ai préparé et les questions inattendues que faire ? S’il s’agit seulement de répondre aux questions pourquoi je passe des heures à préparer ? Si à partir de cette expérience je décide, les autres fois, de proposer une réflexion générale, peut-être que les stagiaires réagiront différemment attendant de l’enseignement. La question est-elle, faut-il tomber juste, correspondre aux attentes ? Je crois que je n’ai qu’un choix, c’est d’accepter l’aléatoire, le fait qu’il n’y a pas deux cours semblables et que je ne peux tout anticiper. Que je ne mets pas seulement le contenu de mon cours en jeu mais aussi moi-même, mon état d’esprit à ce moment-là, mon intérêt pour le sujet. Que d’autres données que je ne peux pas gérer elles aussi s’imposent. Je pense par exemple aux échanges entre les stagiaires durant les 3 intercours.

Que me reste t-il de ce cours, des questionnements, où je regrette toujours de ne pas être assez disponible, des moments d’émotion lorsque l’une ou l’autre parle avec sincérité de sa démarche d’éducatrice, des moments de plénitude, des impressions de vide ?

Chacun y a pris ce qu’il voulait et je ne saurai jamais quoi. Un petit groupe est venu à la fin m’exprimer sa gratitude. Qu’ai-je fait pour ?