Nos formations en ligne

Le dernier livre de Murielle !
Notre page sur Facebook
Notre page sur Instagram

Notre chaine YouTube

Méthode OML

Education pour la vie, extraits de la lettre N°4 – Février 2009

Editorial par Murielle Lefebvre

En cherchant sur le net grâce aux mots clés « Peace » et « Montessori », j’ai découvert un kit de la paix. Il s’agit d’une création d’une canadienne qui la met en vente sur ebay.

Dans ce kit vous trouverez :

– un drapeau des nations unies

– des cartes de nomenclatures des parties du corps de la colombe

– un descriptif de la procédure de conduite à tenir lorsqu’on utilise « la table de la paix » dans une classe montessori

– une présentation en image de six leaders mondiaux pacifistes

– des poèmes sur la paix

– un diplôme accordé aux enfants qui ont commis des actions pacifiques

La paix s’apprend-elle ?

Aux USA, j’ai vu dans des écoles montessori, des arbres pour la paix, des pièces pour la paix, des tables pour la paix, des paniers pour la paix. Certaines activités de relaxation, « le jeu du silence » ou « la leçon du silence » décrite par Maria Montessori ont pour objectif de se rasséréner.

Notre motivation est-elle réelle et assez forte pour atteindre un objectif de vivre ensemble en paix ?

Je souhaite que ces élans concrets et dynamiques mènent réellement à de la sérénité.

Murielle LEFEBVRE

=========

« Les grands pédagogues » par Bernadette Moussy

Ceci est la suite de l’article sur « Le pédagogue » qui a paru dans l’édition « d’Education pour la vie » de novembre 2008.

Mais il y  a des pédagogues particuliers qui ont laissé des traces connues, une sorte de « galerie des ancêtres » que l’on appelle « les grands pédagogues » et qui ont  influencé depuis des siècles ceux qui, quotidiennement, recherchent comment mieux faire dans leur démarche d’enseignant ou d’éducateur.

Ce sont des témoins

Les grands pédagogues ont une place dans l’histoire de la pensée, ils l’accompagnent avec leur lumière, leur volonté, leurs témoignages, leurs engagements durant la période où ils ont vécu. Ils sont devenus des références par leurs écrits et par leurs conférences qui traitent d’enseignement et d’éducation.

Ils ont présenté des arguments pédagogiques en corrélation avec leurs idées philosophiques, qu’ils soient philosophes ou pas. Leur origine sociale, culturelle, intellectuelle, les évènements historiques de leur pays, leur histoire personnelle et familiale, les ont amenés à s’intéresser à la qualité de l’éducation.

Sont-ils des spécialistes ? 

Les chemins sont multiples. Beaucoup sont philosophes, certains écrivains comme Montaigne (1533- 1592.)  célèbre, dans ses Essais, par la phrase : « Il faut choisir un bon conducteur qui ait la tête bien faite plus que bien pleine ».

D’autres ont découvert leur vocation d’éducateur et de penseur de la pédagogie dans la seconde partie de leur vie, après avoir eu diverses professions. Tel  J. J. Rousseau  herboriste, musicien, secrétaire d’ambassade, philosophe et qui a publié entre autres « l’Emile ou de l’éducation ».

Par ailleurs, F. Fröbel, le fondateur des jardins d’enfants, (1782- 1852) va étudier la philosophie, la sylviculture, la minéralogie, le sanscrit, le droit… Avant de créer sa première école.

Actuellement ce sont surtout les psychologues ou psychanalystes d’enfants qui donnent des conseils sur l’éducation. Françoise Dolto (1908–1988) à qui on prête la phrase « le bébé est une personne » en est un exemple. En effet, leur connaissance de l’enfance les y amène naturellement.

Sont-ils des initiés ? 

On pourrait le croire pour certains, tellement leurs interventions tombent à un moment approprié et où ce qu’ils proposent correspond à des besoins incontestables.

Ce qui les caractérise est une approche philosophique et humaniste de l’être humain et un espoir dans l’avenir à construire.

L’enseigné au centre 

Désireux de lutter contre l’étouffement provoqué par un contenu trop fournit et non approprié ils proposent un enseignement où la qualité contre la quantité est primordiale. Leur intérêt pour la personne à enseigner est central. Socrate (Ve siècle avant J.-C.) avait pris pour devise : « connais-toi toi-même ». Il insiste ainsi sur la primauté de l’éduqué sur la priorité du savoir.

Leur désir de faire un enseignement efficace les amène à inciter comme première démarche du pédagogue une bonne connaissance de l’enfant. C’est ainsi que Jean Jacques Rousseau (1712-1778) déclare de suite dans « L’Emile ou de l’éducation : « Commencez donc par mieux étudier vos élèves ». Ce qui a donné naissance à la psychologie de l’enfant au début du 20e siècle.

La plupart rappellent bien souvent de façon véhémente, que l’enfant peut apprendre par lui-même beaucoup plus qu’on ne le pense habituellement. Afin d’argumenter cette idée, Comenius (1592-1670) dans son ouvrage « La grande didactique » nous propose ceci : « On peut comparer l’esprit de l’homme qui vient au monde à une graine… il suffit de déployer les qualités dont il contient le germe… » Comme la plante, qui a tout le potentiel pour donner un arbre, l’enfant prend dans son entourage ce qui lui convient. En somme il dit qu’il faut enseigner au bon moment, ni trop ni trop peu.

Cette démarche obéit à des règles qui relèvent de l’art. C’est ce qu’on appelle la pédagogie.

Certains auteurs formulent des idées éducatives, d’autres élaborent en plus une méthode, à la suite de quoi, d’autres encore créent un matériel pédagogique. Maria Montessori (1870-1952) nous dit :  « C’est par la main que se forme l’esprit » après avoir élaboré son matériel sensoriel.

Les pédagogues exagèrent !

Il est vrai que le risque de voir leurs idées déviées est réel. Prises à la lettre, « appliquées » comme on dit, elles sont trahies. Une méthode se doit d’être comprise en profondeur, adaptée, dévoilée pour en comprendre l’essentiel. Mais ce n’est pas simple car si ces auteurs apportent des idées nouvelles par rapport aux habitudes éducatives de l’époque, ils argumentent souvent contre ces habitudes. Est-ce à cause de cela que Socrate (Ve siècle avant J.-C.) et  Ovide Decroly (1871-1936) n’ont pas voulu laisser de traces écrites de peur que leurs idées se figent et n’évoluent pas avec les besoins. « L’éducation par la vie et pour la vie » que nous enseigne O. Decroly exprime bien son désir de refuser une adaptation figée de sa méthode. Il exprime ainsi la confiance qu’il a dans celui qui l’interprète car il prend en considération le fait que tout pédagogue est créateur.

Pour convaincre, certains en arrivent à exagérer leurs arguments. C’est ainsi que l’on ne peut les lire qu’en relativisant à ce qui se faisait à leur époque et qui avait besoin d’être changé.

Quoiqu’il en soit ces « grands pédagogues » sont des bâtisseurs de paix, ce sont des témoins du bien possible. Même s’ils se sont manifesté il y a des centaines d’années leur connaissance de l’âme humaine et surtout leur participation à l’évolution de l’humanité font que leurs appels sont toujours d’actualité.

Bernadette Moussy