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Méthode OML

Education pour la vie, extraits de la lettre N°36 – Février 2012

Edito de Murielle Lefebvre

L’occasion m’est donnée d’observer quasi quotidiennement des enfants, et c’est heureux. Récemment je me faisais une joie d’assister, passivement, à l’action de ce petit être social, qu’est le jeune enfant, dans un parc public de jeux pour enfants.

Ils étaient quatre garçons, âgés entre 2 et 8 ans. Cette après-midi là, ils se sont rencontrés, ils se sont organisés, ils ont joué ensemble et séparément et surtout nous ont montré la voix qu’ils suivaient.

Ils ont eu leur moment de discorde, rapidement réparé grâce à un adulte bien attentionné. Le plus jeune avait saisi un baton et l’aîné tentait de lui expliquer que c’était dangereux pour les autres.

Ils ont eu des attentions les uns envers les autres. L’un d’eux, 6 ans,  ayant glissé sur une plaque de neige durant sa course, le petit, de 3 ans et demi, lui a demandé s’il avait besoin d’aide !

Ils ont eu leur communication propre, le plus jeune, 2 ans à peine, ne maîtrisant pas la langue parlée parfaitement, un autre s’en est fait le traducteur auprès du groupe.

Ils ont eu le moment de partage. L’un d’eux n’avait pas de bouteille d’eau et se sentant exclu, les enfants ont spontanément proposer la leur.

Ils ont eu leur moment de politesse et d’échanges d’au revoir amical en se prenant dans les bras les uns les autres.

J’assistai stupéfaite à cette grande leçon donnée, durant cette après-midi là, par 4 garçons, qui le temps de ces instants ont montré un bel exemple de leurs grandes capacités sociales aux adultes présents.

Merci à eux. A bientôt à tous

Cordialement, Murielle LEFEBVRE

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Extraits de “L’éducation et la paix” de Maria Montessori

Nous devons croire à l’enfant comme à un messie, comme à un sauveur capable de régénérer la race humaine et la société.

La déficience, la faiblesse, la servitude et l’arrêt de la personnalité sont toujours le résultat d’une éducation qui n’est qu’un affrontement aveugle entre le fort et le faible.

L’enfant d’âge scolaire qui est continuellement découragé et réprimé en vient à manquer de confiance en lui. Il souffre d’un sentiment de panique qui porte le nom de timidité, de manque de confiance en soi,qui, chez l’adulte, prend la forme de la frustration, de la soumission, et de l’incapacité à résister à ce qui est moralement mauvais.

L’obéissance contrainte de l’enfant à la maison et à l’école, une obéissance qui ne prend pas en compte les droits de la raison et de la justice, préparer un adulte qui se résignera à n’importe quoi et à tout.

Deux choses sont nécessaires pour la paix dans le monde, tout d’abord, un homme nouveau, l’avènement d’un homme meilleur, et ensuite la construction d’un environnement qui ne doit plus fixer les limites aux aspirations infinies de l’homme.

Nous devons retrousser nos manches et faire de l’enfant notre préoccupation principale. Les efforts de la science doivent se centrer sur lui, car il est la source et la clé des énigmes de l’humanité.

Les forces qui créent le monde sont précisément celles qui doivent créer la paix.

Si nous cherchons un être pur sans idées philosophiques  préconçues ni idéologie politique et également éloigné des deux, nous trouvons cet être neutre qu’est l’enfant.

L’enfant doit être au centre de nos préoccupations lorsque nous cherchons des voies vers la paix.

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Article de Flore Chemin éducatrice Montessori 3-6 ans, formée à la pédagogie par nos soins

TRAVAILLER À DEUX DANS UNE CLASSE MONTESSORI

Travailler en tandem est à la fois, au sein d’une classe Montessori, une richesse et un challenge supplémentaire.

Ce n’est pas aussi évident qu’il le semble au premier abord. Il y a des équipes qui fonctionnent bien seulement en apparence, d’autres qui fonctionnent réellement bien. Et, biensûr, des équipes que ne fonctionnent que par la force des choses.

Quel est le secret ?

Beaucoup d’humilité. Et, comme pour les enfants, beaucoup d’observation. Le must : à la moindre contrariété, au moindre accroc, s’obliger aussitôt à s’asseoir autour d’une table et à en discuter après ou avant la classe. On ne se doute pas à quel point de toutes petites contrariétés peuvent s’accumuler en un énorme ressentiment au bout d’un certain temps si elles ne sont pas immédiatement traitées.

Il n’est malheureusement pas toujours possible de le faire. Car cela implique d’écouter l’autre sans y mettre d’émotion (on s’exprime en gardant l’émotion pour soi), de chercher une solution négociée, de savoir se remettre en question. Si l’on manque de confiance en soi, il peut être difficile de parvenir à être à l’écoute de l’autre et à se remettre en question.

Quels sont les écueils ?

La rivalité inconsciente : c’est si valorisant, l’attention enfantine, qu’on aimerait bien l’avoir toute à soi, parfois. Seulement voilà, il faut savoir partager et accorder sa place à l’autre.

Quel est le pas glissant suivant ?

La jalousie. Elle peut exister en tout un chacun, mais il est souvent difficile d’en prendre conscience, parce que c’est un sentiment que personne n’a envie d’admettre !

Quelles sont les solutions ?

Rester sur ses gardes. S’observer soi-même. Désirer le bonheur de l’autre éducatrice au sein de la classe, autant que le sien. Et chercher à lui parler avec détachement, sans faire intervenir ses émotions, en lui montrant qu’on a son intérêt à cœur en cas de litige ou de souffrance.

Le fonctionnement en tandem est un apprentissage comme un autre. Peut-être serait-il utile que formateurs et directeurs envisagent des temps consacrés à ce domaine, journées

pédagogiques ou ateliers dans le but d’apprendre à communiquer, comme les ateliers Gordon, par exemple.

Les tandems fonctionnant généralement sur un mode bilingue, mettre au point au sein de la classe une forme d’organisation permettant le partage équitable des activités – cercle du matin, chants, activités individuelles et collectives.

En conclusion, il est important de faire attention au bien-être de l’autre éducatrice tout autant qu’au bien-être des enfants. Un tandem qui fonctionne harmonieusement créera une ambiance harmonieuse qui permettra aux enfants de s’épanouir et de travailler avec davantage de sérénité et de calme.

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Explosion des formations Montessori… vraiment ?

Au commencement il y avait l’explosion de l’écriture chez l’enfant, puis il y eut l’explosion des revendeurs de matériels Montessori, il y a désormais l’explosion des formations Montessori !

Après la folie française des revendeurs de matériels Montessori de ces dernières années, c’est le tour des offres de formation : tout le monde se met à former à la pédagogie Montessori.

De beaux sites internet cachent des programmes copiés-collés sur les autres et ce sont des personnes – peu expérimentées ni préparées à accueillir un groupe de personnes dans l’attente de comprendre cette pédagogie pour l’appliquer- qui prétendent subitement pouvoir former. Soyez prêts à être accueillis sur le tapis de salon d’une villa !

Nous ne citons aucun nom, l’objectif est de vous avertir sur les faits qui nous sont rapportés quotidiennement par nos adhérent(e)s et contacts.

La mode est au «tout numérique» pour les enfants comme pour les adultes. Vous apprendrez donc à présenter la tour rose par vidéo sur l’internet, gratuitement bien sûr, grâce à Youtube. Et cela tombe bien car les enfants manipuleront aussi la tour rose sur l’iPad.

Pour une pédagogie sensorielle, il y a stimulation de la vision, de la main et peut-être de l’ouïe (grâce, non pas au son du cube que l’on pose, mais à la musique qu’on ajoute), me direz-vous.

Les personnes déçues voire abusées par ces beaux discours commerciaux creux viennent vers nous et reprennent sérieusement le temps de se former. C’est comme pour les enfants, si les «bases» ne sont pas solides, on ne peut progresser. Et comment aider un enfant en difficulté lorsqu’on est nous-mêmes en difficulté ?

Si vous pensez pouvoir vous former à cette pédagogie par internet, en quelques heures, je le comprends car tout le monde en rêverait. Mais c’est vain, hélas.

Cela fait des années que je continue à progresser sur cette pédagogie, que je voyage de l’Europe vers les USA pour observer et m’imprégner des applications et gestes pédagogiques des éducateurs de classes Montessori (de 0 à 18 ans). Cette démarche me convient et je la continuerai tant qu’elle m’apportera du beau, du vrai, du neuf que j’ai à coeur de partager au sein d’un groupe de personnes motivées par comprendre et découvrir l’enfant.

Je croise évidemment des formateurs Montessori n’ayant même jamais visité une école (si, si), des parents ne s’étant pas intéressés à ce que signifie le mot «Montessori» dans le nom de l’école de leur enfant (oui, oui), des classes en désordre et remplies de matériels en mauvais état et non Montessori (yes, yes), mais je vois aussi des professionnels très motivés et tellement impliqués à donner beaucoup aux enfants, patiemment jour après jour. Alors merci Wielfried, Robert, Rebecca, Linda, et tous les autres qui m’ont montré que c’est possible de continuer encore et encore à croire à cette pédagogie.

Murielle LEFEBVRE