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Méthode OML

Education pour la vie, extraits de la lettre N°10 – Juillet 2009

Editorial par Murielle Lefebvre

La rentrée de septembre 2009 nous met en joie car l’été fut vraiment riche, nous vous en avons parlé dans la dernière newsletter de septembre, mais aussi car nous voyons des nouvelles écoles montessori ouvrir en France. Ce sont nos stagiaires qui nous en font part et je pars mercredi visiter la nouvelle école à Avignon. Quels courage et détermination ont ces hommes et ces femmes à aller au bout de leur rêve et de leur projets !
Je suis admirative et les en remercie pour les parents et surtout les enfants qui auront la joie de s’y épanouir.

Sortons l’enfant de sa prison dans laquelle, en dépit des écrits de Maria Montessori, il est enfermé !

Murielle LEFEBVRE – Responsable pédagogique

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Une nouvelle école Montessori à Avignon

Montessori Courtine Avignon

Association loi 1901 “ La maison des enfants “ N°W302006424

rue des 4 gendarmes d’Ouvéa

84000 Avignon

Tel: 06-13-29-36-69

montessori_avignon@yahoo.fr

L’Histoire de L’Ecole

Montessori Courtine Avignon est le fruit de 30 années d’expérience  en pédagogie Montessori.

L’histoire commence en 1978 avec Pascale Audoin à La Maison des Enfants située à Montgeron (Paris), une école Montessori pour les maternelles et primaires dirigée par Mamie. Pascale est assistante de l’institutrice dans une classe de l’école et stagiaire EJE dans l’internat. Une école internat-maison des enfants où, pour les « quatre-heures » les enfants et maîtresses goûtaient de tartines grillées au chocolat noir fondu  dans le grand jardin. Ce jardin avaient de grands arbres et très souvent on voyait avec inquiétude les enfants y grimper. Mamie (Claudine Riedel), nous rassurait nous expliquant : « un enfant qui grimpe ressent ses propres capacités et s’équilibre avec l’arbre », en effet il n’y eut jamais  de chute d’enfants !

Claudine Riedel – Crée l’ AMF à Paris en 1970, présidente de l’Association  Montessori de France. Elle ouvre le centre de formation de pédagogie Montessori ainsi que la direction de l’Institut Privé de formation des Educateur de Jeunes Enfants. Elle recevait des enfants de la DASS qui suivaient le programme scolaire Montessori et « vivaient » à l’école. Mamie a adopté beaucoup d’enfants, elle a travaillé en équipe psychologique auprès de Françoise Dolto. Mamie, c’est toute une vie adressée à la cause des enfants.

Les enfants l’ont spontanément nommée : Mamie.

La suite se poursuit avec un long voyage sur la côte ouest des USA, à Santa Monica en Californie où Pascale est diplômée de l’Association Montessori Internationale en 1981 sous la tutelle de Estella Palmieri, une étoile du Montessori, maître de conférence à UCLA et directrice de l’institut AMI de Santa Monica.

Diplôme en poche, amoureuse de la Californie, elle prend la route de Topanga-Canyon  dans les collines de Malibu et ouvre sa première école Montessori : « the French Montessori School », (45 enfants) de 1981 jusqu’en 1992. « Ce lieu de beauté sauvage me rappelait nos hameaux français, les Alpilles de la Provence, sachant qu’en bas des versants se trouvait la mégapole tentaculaire de Los Angeles saturée de circulation et de pollution. Une école de pionnier, dans une végétation sauvage, avec pour voisinage les racoons, rattle snakes  et coyotes, et mon petit bébé Lauren ma fille de 3 mois transportée dans son panier et pouponnée par les enfants », nous révèle Pascale. Le groupe de parents d’élèves étaient déjà précurseurs de la prise de conscience de notre planète, de la culture biologique, de l’énergie renouvelable.

Aux alentours  de cette époque en 92, les parfums et saveurs du Sud de la France la rappellent sur ses terres d’origines. Le Sud, les garrigues ensoleillées, un rappel des saveurs ?

En 1993, elle crée la Maison des Enfants à Villeneuve-lès-Avignon avec un effectif de 35 enfants. Une aventure de rires d’enfants avec des histoires merveilleuses de poules de poussins, d’un canari surnommé par les enfants « clochette », qui s’échappait de sa cage et construisait son nid sur l’étagère de la classe !

En 1998, pour parfaire l’éducation de sa fille Lauren qui devait intégrer le lycée, Pascale retraverse l’océan Atlantique pour cette fois-ci s’installer en Floride. Le moment était venu de reprendre les études afin de valider la formation de l’enseignement Montessori pour les cours du Primaire.

Employée, et interne à la formation du Primaire, Pascale enseigne  dans  l’école « Turtle River Montessori de Jupiter », dirigée par Bubbly Bharrati Dandiya, une Indienne passionnée par cette pédagogie. Qui, à ce jour construit une « green school » entièrement construite en produits écologiques.

Par chance, Pascale est rejointe par sa cousine Elodie Saulnier, elle aussi enseignante Montessori diplômée. Quelle formidable expérience ! Les deux cousines assidues dans leur classes respectives, poursuivant leur formation des maîtres en Montessori (AMS), enrichies par toutes ces techniques émergeantes sur l’éducation, telle la « Pratique de la  Non-Violence », Cours de Relaxation avec les enfants, jardinage écologique, cours de sciences physiques, astrophysiques (la NASA étant à 2 h de route). Des rencontres passionnantes  avec des directeurs d’écoles Montessori du collège et du Lycée, Harvey Hallenberg (élève de Mr Clarmont  traducteur de Maria Montessori), Jeanny Hudlett Directrice de Summit Boca Raton et Davie, avec un effectif de 800 élèves. Pascale et Elodie rencontrent des gens passionnés, à la pointe des dernières techniques d’enseignement, et tellement riches de connaissances, c’est à l’échelle américaine qu’elles apprennent et enrichissent leur découvertes. «  Nous avons été jusqu’ à  Chicago avec nos collaborateurs pour l’une des  réunions  du Symposium Montessori aux USA. »

Aux Etats Unis on peut observer une éducation multiculturelle, ce melting-pot américain réunissant dans les milieux scolaires des enfants issues de toutes les parties du monde.

«  Chaque matin, les élèves font l’allégeance au drapeau, et tous ensemble nous récitons notre allégeance patriotique. Nos petits Hindous, Iraniens, Japonais, Français, Italiens, Hollandais, Africains, Brésiliens, Mexicains … s’appliquent de leur mieux et acceptent comme un fait de culture locale ! Ce qui marque notre observation sur  l’enfant, tous ces enfants du monde, et nous porte à réfléchir, c’est cette énergie naturelle d’adaptation et de respect de l’autre, de la patience et de la concentration palpable qui émane de leur esprit. »

« Aux repas du midi chacun apporte sa glacière, (lunch box) et mange son repas préparé avec attention par le parent, un menu traditionnel représentant bien souvent la culture de la famille. Des mets de chaque pays du monde sont  représentés ! Des sushis pour Tomoko, une tagine pour Hardechir, des rillettes du Mans pour Margaux, des légumes aux curry pour Rania, un grillcheese sandwich pour Jason, des spaghettis pour Benedito et un doghnut pour la maîtresse !

Par contre, ils chantent « Happy Birthday to you » dans toutes les langues du globe !  Et les rires se confondent dans un même élan de joie. »

C’est là où surgissent les mots de Maria Montessori :

« L’enfant citoyen du monde ».

Le tandem était né ! Pascale et Elodie !

Depuis plus de 10 ans, ce tandem familial Montessori enseigne dans les mêmes écoles, de Floride à Aix-en-Provence « Soleil d’Enfance » dirigée par la pétillante Chafika Arris.

Chacune dans sa classe respective ; Elodie en Maternelles-Cp, Pascale en Primaire (qui entre temps a eu le bonheur d’avoir une petite fille Lily Ann  Elisabeth, 5 ans).

Déjà 2009 ! Que le temps passe vite !

Nous voici en 2009,  en Avignon  Courtine avec une nouvelle création :

l’ouverture de Montessori Courtine Avignon, école Montessori Maternelles et Primaire, ses Big Wednesday, ses activités pendant les vacances scolaires, son anglais vivant, son dynamisme, son expérience, sa joie de vous accueillir.

Les directrices : Elodie Saulnier                Pascale Audoin  Minardi

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Un témoignage de Florence B. stagiaire cet été à Paris

Cela faisait plus d’un an que je m’étais inscrite à la formation Montessori AMIS 3-6 ans quand j’ai enfin pu y participer. Autant dire que j’étais impatiente, pleine d’attentes et… un peu inquiète. Je craignais d’être déçue par rapport à mon investissement, financier, matériel et affectif. Bien au contraire, je suis ravie d’avoir fait cette formation et j’ai très envie de continuer à me former.

J’ai énormément appris pendant ces 4 semaines.

D’abord sur la pédagogie Montessori proprement dite. J’ai révisé certains concepts un peu oubliés, je les ai vus sous un jour nouveau, et ô combien éclairant. J’ai trouvé la pédagogie géniale. J’étais déjà convaincue par certains aspects, notamment le respect des besoins et du rythme d’apprentissage de l’enfant, l’enfant acteur de son apprentissage. Je n’avais pas pris conscience par contre de l’importance de la manipulation d’un matériel adapté pour éclairer les concepts et accéder à cet auto-apprentissage. Et ce matériel a vraiment été bien pensé.

Ensuite cette formation m’a donné l’occasion de réfléchir à mes valeurs, mon projet éducatif pour ma fille, mon projet d’école, notamment autour de l’intervention de Bernadette et des échanges avec les autres participants. En tant que proviseur-adjointe (en congé parental), je suis très critique sur notre institution d’enseignement. Pas sur les enseignants, ni le contenu des programmes, mais le système lui-même. Il me semble que son fonctionnement normal empêche le développement de valeurs, comme la coopération, la responsabilité, la liberté, l’autonomie –  et ce même si les enseignants cherchent à les promouvoir dans leur classe – du fait des notes, des emplois du temps, du programme, de la discipline, des classes d’âge… Tout cela peut être évité en utilisant la pédagogie Montessori, mais pas seulement. C’était aussi une des richesses de cette formation de ne pas nous enfermer sur cette pédagogie et de revenir aux écrits de Maria Montessori. Elle a développé une méthode très convaincante, mais, ne l’oublions pas, elle s’appuie sur une vision philosophique à ne pas perdre de vue en faisant la tour de cubes. Vision que l’on retrouve aussi dans d’autres approches, méthodes et outils. A moi de rechercher et utiliser ces outils pour mettre en place une école selon ces valeurs.

Enfin j’ai appris autre chose, encore plus important pour moi. Je ne suis pas un cerveau sans mains  qui utilise des institutions (je pense notamment à l’Education Nationale, mais aussi à notre systeme de santé) qui ne lui convienne pas.

Je croyais, en sortant de l’école, être une intellectuelle maladroite, ce qui me frustrait beaucoup car j’adore faire des choses avec mes mains. Malheureusement je manque d’habitude et je ne me sens pas très capable, ce qui m’arrête souvent avant même d’avoir commencé. J’ai commencé à fabriquer du matériel Montessori et je me suis rendue compte que j’en étais capable.

Je n’imaginais pas il y a quelques années vivre sans école, prendre en charge complètement l’éducation de mes enfants. Je commence à le faire. Je n’imaginais pas gagner ma vie sans être salariée, fonctionnaire de préférence. Une petite boutique de créateurs m’a proposé cet été de m’acheter des vêtements que je dessine et couds. Je n’imaginais pas obtenir des objets sans les acheter, et chers de préférence. Je peux maintenant fabriquer, échanger, acheter d’occasion… J’ai conquis un peu d’autonomie, de responsabilité et de liberté en essayant d’intégrer la pédagogie Montessori dans mon quotidien.

Même si, tout au long de ma vie, je n’ai pas appris à faire seule, mais plutôt à acheter et utiliser des services qui ne me conviennent pas et me déresponsabilisent face à des choix personnels importants, je sais maintenant que j’en suis capable. Mais je ne peux m’empêcher de penser que cela serait plus facile si j’avais été élevée dans l’esprit « Aide-moi à faire toute seule ». Et pas seulement des maths, à peu près tout ce que je fais dans la vie.

Et cette réflexion m’a notamment inspiré, dans mon projet d’école, de prévoir des temps où chacun peut enseigner quelque chose, de scolaire ou non, qu’il a envie de partager avec ceux qui ont envie de l’apprendre, enfants, parents et enseignants confondus. Je sais maintenant qu’on peut apprendre à tout âge et que le savoir existe et est peut-être plus accessible, en dehors des livres et des écoles, dans les compétences de chacun.

Merci à tous pour les échanges et le partage qui ont eu lieu au cours de cette formation.

A bientôt

Florence B.