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Poème d’enfant
« Ce matin, une amie colombienne m’envoie un portrait peint à l’huile, qu’elle vient d’achever, de son jeune frère. C’est frais, c’est agréable. Et immédiatement surgit en moi un de mes poèmes favoris. Je l’ai appris quand je suis entrée au collège et depuis je ne l’ai jamais oublié. C’est tendre, c’est doux, c’est coloré. Guillaume Apollinaire décrit Yvonnette, une petite fille de 7 ans qui peint.
Je la visualise, je visualise sa peinture, les couleurs et je me sens bien. Je le partage avec vous. » Murielle
Aquarelliste
Guillaume Apollinaire
À Mademoiselle Yvonne M…
Yvonne sérieuse au visage pâlot
A pris du papier blanc et des couleurs à l’eau
Puis rempli ses godets d’eau claire à la cuisine.
Yvonnette aujourd’hui veut peindre.
Elle imagine de quoi serait capable un peintre de sept ans.
Ferait-elle un portrait ? Il faudrait trop de temps,
Et puis la ressemblance est un point difficile
À saisir, il vaut mieux peindre de l’immobile.
Et parmi l’immobile inclus dans sa raison
Yvonnette a fait choix d’une belle maison
Et la peint toute une heure en enfant douce et sage.
Derrière la maison s’étend un paysage
Paisible comme un front pensif d’enfant heureux,
Un paysage vert avec des monts ocreux.
Or plus haut que le toit d’un rouge de blessure
Monte un ciel de cinabre où nul jour ne s’azure.
Quand j’étais tout petit aux cheveux longs rêvant,
Quand je stellais le ciel de mes ballons d’enfant,
Je peignais comme toi, ma mignonne Yvonnette,
Des paysages verts avec la maisonnette,
Mais au lieu d’un ciel triste et jamais azuré
J’ai peint toujours le ciel très bleu comme le vrai
Des enfants s’amusent (avec leur téléphone)
Hier j’étais de permanence à un tournoi de tennis, en tant que bénévole. J’y étais allée en vélo et en reprenant celui-ci pour rentrer chez moi, j’entends des enfants qui jouent en criant. Je m’avance pour les observer en contre-bas du terrain vaste autour du club.
Trois jeunes garçons de moins de 10 ans, à l’ombre, avec chacun un téléphone dans la main. Rien d’autre.
Ils se tiennent debout, marchent, enclenchent une vidéo. Ils chantent. Ils rigolent.
Et puis soudainement l’un d’eux prend le téléphone de l’autre et dit en riant « J’en ai deux ! ». Ce dernier réagit et commence à lui courir après. Et puis enfin le premier le lui lance de loin, comme il le ferait avec un ballon.
Puis ils se rapprochent de nouveau l’un de l’autre pour enclencher chacun une nouvelle musique ou vidéo.
L’un d’eux dit « J’ai une copine moi ». Pas de réponse.
J’enfourche mon vélo.
Fin de l’observation.
Que penser de cette scène ?
Le téléphone a remplacé le ballon, il est dans les mains des trois jeunes enfants qui déclenchent sur leur écran portable ce qu’ils veulent à l’insu des adultes (aucun n’était à proximité). Même en pleine nature, les enfants sont plus happés par le téléphone.
Belles musiques et vidéos, mais aussi pornographie, paroles musicales adultes violentes et malsaines sont au bout de chaque clic.
Le téléphone portable est-il un besoin fondamental ? Non.
C’est un outil de communication et désormais d’apprentissage. Mais c’est aussi un vecteur d’informations. Lesquelles ? Pas les bonnes pour nos enfants, c’est une certitude.
Quelles sont les actions que vous mettez en place en tant qu’éducateur clairvoyant ?
Suite sur les professionnels de la Petite Enfance
Comment prendre soin des bébés se résume en deux mots qui englobent tout : environnement et ambiance.
Le premier, l’environnement, est l’ensemble des moyens mis en place pour l’accueil (cad les locaux, le mobilier, les équipements, le matériels pédagogiques, etc…)
Hier, je vous parlais des crèches municipales où mes deux amies travaillent. L’une des deux structures n’a toujours pas de système de climatisation. C’est dire la priorité qui est donnée des bébés actuellement en France. Comme si le réchauffement climatique n’était pas assez médiatisé pour atteindre les oreilles des élus municipaux. Pourtant une climatisation coute moins cher que deux mini-bus à l’année pour le club de foot (utilisés le week-end seulement), non ? Je n’ai rien contre le sport, bien au contraire, mais j’observe autour de moi.
« Il faut remplir la crèche à 150% et entasser les bébés dans un dortoir à 12 ou 15 enfants« . Ce sont quelques unes des plaintes de mes amies. La directrice d’un des établissements a 27 ans (la crèche n’a pas eu de direction durant des mois, la personne étant partie du jour au lendemain), elle n’ aucune expérience de travail dans une crèche. Elle n’a suivi aucune formation ni en management, ni en pédagogie, ni sur le développement de l’enfant. Mais elle a un diplôme validé pour le poste. Ouf !
Le deuxième terme est l’ensemble des actes commis par les différents intervenants. C’est aussi le climat social qu’on appelle couramment l’ambiance dont on dit qu’elle est bonne ou mauvaise. Personnellement, je la ressens très rapidement quand j’entre dans un lieu. Les bébés aussi ressentent très vite les ondes et humeurs humaines.
Du point de vue social, une formation continue individuelle et une formation communautaire sont indispensables ainsi qu’une supervision. Cela ne résoudra pas tout, certes. Mais ce sont les essentiels indispensables et minimum dans une équipe.
Nous venons d’intervenir sur la formation d’une communauté entière d’une crèche en Guyane française et les difficultés sont fortes à de multiples niveaux.
En définitive, j’utilise actuellement surtout mes compétences d’éducatrice du mental et de plus en plus car c’est l’urgence actuelle des professionnels de la Petite Enfance. Des anciens sont épuisés et ne reconnaissent plus le métier, des jeunes sont moins résistants.
Je pense qu’on pourrait améliorer le bien-être de la cellule familiale si un des parents était vivement encouragé (financièrement et mentalement) à prendre soin de son bébé lui-même.
En conclusion je dirai que les orientations à prendre, selon moi sont mentales avant tout.
Comme disait Maria Montessori « Parmi les besoins de l’enfant nous négligeons les plus humains : ceux de son esprit et de son âme. »
Murielle Lefebvre
Quelles répercussions de la crise sanitaire sur nos enfants ?
Cette semaine, j’ai été invitée à un atelier organisé pour les professionnels de la petite enfance sur le sujet. L’occasion d’accueillir et de partager nos observations et nos questionnements sur notre vécu au sein des crèches, des écoles, des lieux d’accueil périscolaire, des ateliers parents/enfants, des ludothèques….
Pendant 2 ans, nous nous sommes adaptés, du mieux que nous pouvions avec la visibilité et les moyens que nous avions.
Nous avons fait face mais nous avons tous été profondément bousculés.
Et les enfants aussi.
Exemples d’observations :
- des bébés qui ne sourient pas aux adultes masqués,
- les petits enfants qui réclamaient des bisous au début de la crise n’en réclament plus,
- des enfants qui ne peuvent pas observer le visage en entier de l’adulte pour décoder ses émotions, ses paroles avec parfois une confusion sur l’identité de la personne qui parle,
- des enfants qui se suradaptent aux règles changeantes et à l’incertitude de leur figure d’attachement,
- des enfants qui doivent accepter des intrusions physiques régulières avec les tests à répétition,
- des enfants et adolescents dont le masque est devenu une seconde peau,
- des jeunes dont le temps d’écrans a été décuplé pendant cette période,
- des enfants qui comprennent qu’ils sont un danger pour leurs grands-parents, ils doivent donc protéger les adultes, les rôles sont inversés,
- des comportements d’agressivité qui émergent aujourd’hui et n’avaient jamais été observés auparavant…
Quels seront les effets à long terme de cette période de suradaptation ? Quels impacts cela a-t-il sur le développement du langage ? sur le développement des compétences relationnelles ? sur la sécurité intérieure de l’enfant…
Tant de questions qui nous habitent et nous inquiètent et dont nous n’avons pas encore totalement la portée.
Nous, les adultes, avons, en nous, des ressources d’adaptation c’est certain.
Mais cette adaptation a mobilisé notre énergie physique et psychique, parfois jusqu’à épuisement.
Or les enfants ont besoin de se sentir en sécurité. Cela fait partie, comme nous, de manière amplifiée, d’un de leurs besoins vitaux. Lorsqu’ils perçoivent un danger, ils se tournent vers les adultes qui prennent soin d’eux pour recevoir de l’empathie et un réconfort qui les apaisera.
Mais un adulte qui se sent vulnérable, impuissant, stressé et fatigué est moins disponible pour l’enfant dont il prend soin car il se sent lui-même en insécurité.
L’adulte a donc besoin de prendre soin de lui-même, de faire preuve d’auto-empathie, pour être en mesure d’apporter toute l’empathie dont l’enfant a besoin.
On peut prendre soin de soi en accueillant ce que l’on ressent face à ces observations, en nous connectant à ce qui fait sens pour nous, en choisissant ce qui compte vraiment, ce qui nous anime et ce sur quoi on peut agir (nos choix, nos paroles, nos actes) tout en laissant ce sur quoi nous n’avons aucune prise et qui ne peut donc, à terme, que nous épuiser.
Adaptons-nous là où en sont les enfants aujourd’hui, en ayant confiance en nos ressources, en prenant soin de nous pour être en capacité d’offrir l’empathie nécessaire aux enfants que nous accompagnons.
Caroline Dupré
Les besoins fondamentaux des enfants
Vendredi dernier, j’ai rdv avec V. entraineuse de footballeuses de 12 ans.
Nous nous sommes rencontrées au collège de nos fils et on a convenu que je ferai des séances de préparation mentale avec elle et son équipe de footballeuses. Je suis allée voir un entrainement et maintenant on essaie de mettre en place un programme.
Le confinement nous coupe l’herbe (du stade-) sous les pieds.
Je lui propose qu’on prépare tout de même des séances ensemble, en lui disant qu’on peut trouver des solutions :
- je la coache et c’est elle qui coachera les joueuses ensuite
- on fait des séances à distance avec les jeunes par zoom.
Elle est étonnée par mes propositions créatives et accepte qu’on en discute.
On parle deux heures et on balaie les sujets sur lesquels on pourrait avancer : confiance en soi, estime de soi, le capitanat, les objectifs. J’ai même préparé des maquettes de diaporama sur les thèmes (j’ai déjà des outils pédagogiques puisque je coache des joueurs de tennis et golf).
Tout est nouveau pour elle. Rien n’est défini dans le club en tant qu’objectif. Elle n’a que des interdits (ne pas faire courir les joueuses ou leur proposer des séances de gainage par exemple !!!) et elle n’a jamais réfléchi sur ces sujets en dehors de sa culture personnelle.
Elle est très intéressée par mes propositions, pour sa gouverne et pour ses enfants (elle en a 4 de 15 à 7 ans, des enfants atypiques et précoces pour lesquels le système classique d’enseignement est de très difficile à difficile, selon les années). Elle me dit qu’elle a tenté des pédagogies alternatives, qu’elle s’est tournée vers Montessori, mais que c’est hors d’atteinte : très cher et élitiste en France.
Que faire ?
Voici donc l’exemple d’une mère de famille nombreuse, dynamique puisqu’elle s’implique dans la vie sociale de son quartier (entraineuse de foot bénévole) en plus de son travail, qui ne trouve pas de solution satisfaisante pour l’éducation de ses enfants, le système de l’Education National étant une roulette russe qui d’une année sur l’autre permettra à un voire deux de ses enfants d’être considérés. C’est une jeune sportive de quarante ans à peine qui est triste de voir que dans le sport aussi on ne considère pas le potentiel de l’enfant, on ne parle pas d’objectifs à atteindre en fin d’année, on ne leur demande pas ce que veut dire « avoir confiance en soi », « estime de soi » ou « quelles sont les différences entre attention et concentration ».
Nous avons du pain sur la planche pour une Education basée sur les besoins fondamentaux des enfants qui sont encore bien trop occultés par des programmes stériles éloignés de la sphère vitale de l’enfant.
Une formation unique pour prendre soin des bébés en structure d’accueil
Si vous voulez accompagner au plus près, le développement du bébé et répondre à ses besoins et pulsions humaines, nous vous proposons de suivre une formation, sur l’approche de Emmi Pikler. Cette formation e-learning est unique (aucune autre n’existe, même en langue anglaise !) alors OSEZ vous y inscrire.
Le bonheur est dans les prés
Nous avons déjà beaucoup expliqué pourquoi la nature est indispensable à l’enfant durant la croissance des enfants. Hélas la question est encore trop peu abordée, surtout parce que la majorité des enfants villes dans les villes : trois quarts des enfants vivent en milieu urbain en 2012 selon des données de l’INSEE.
Certaines écoles françaises sont fières d’annoncer qu’elles ont planté deux arbres dans la cour de récréation de leur école. Urbaines ou pas, elles proposent de plus en plus une cour de récréation stérile, bétonnée dans laquelle l’enfant n’est pas en contact avec la Nature.
Comment faire alors pour répondre aux besoins des enfants ? La réponse est simple : Prévoir et multiplier les contacts avec la Nature, la vraie.
– Désolés de vous annoncer que la plage de Palavas-les-flots en plein mois d’août ne compte pas. –
Pour cela il nous faut accepter de nous (familles et écoles) installer en grande périphérie des villes et d’organiser la vie de famille et professionnelle de telle sorte qu’il y ait un équilibre viable pour chaque élément de la cellule familiale.
La proximité de la forêt ou d’un bois au minimum est indispensable.
Si vous ne pouvez avoir de jardin, les balcons ou terrasses sont un pis aller et peuvent se décorer de grandes jardinières.
Attention, il ne s’agit pas de décoration le jardin ou de proposer des activités effectuées par les adultes comme je l’ai vu dans une école en Savoie où c’était un jardinier qui venait dans l’école pour travailler la terre !
Non, il s’agit des contacts quotidiens que l’enfant va entretenir lui-même, seul, de sa propre initiative avec la Nature.
Demain nous parlerons de la suite et pénétrerons dans la forêt et ses bienfaits.
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