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Méthode OML

Education pour la vie, extraits de la lettre N°25 – Janvier 2011

Edito par Murielle Lefebvre

Bonne année 2011 à chacun.

J’ai eu la possibilité d’assister à une présentation de l’association d’intérêt général « Action Innocence ». Il est urgent et important de montrer à nos enfants comment utiliser l’Internet et de les mettre en garde contre les dangers réels de cet outil car ils y accèdent tous désormais. Cyber criminologie, cyber pédophilie sachons décoder les signes. Lisez le compte-rendu ci-après et surtout parlez-en avec vos enfants.

Notre conférence du mois « Cerveau rose, cerveau bleu : comment éduquer les filles et les garçons en 2011? », quant à elle, a éveillé l’intérêt du public impressionné par la documentation et les références réunies pour ce thème nouveau. Le support est consultable sur le site www.slideshare.org.

Nous avons à coeur d’aborder avec vous les sujets d’actualité sur l’éducation. Notre prochaine conférence portera sur le thème du handicap.

Bernadette nous apporte un peu de douceur au cœur de l’hiver avec son texte musical !

Enfin, ce mois-ci une lectrice nous a demandé de parler de son site marchand pour les bébés.

http://www.lemondedenoe.com/

Merci de nous lire et de nous être fidèle.

Murielle Lefebvre – Responsable pédagogique de l’Amis

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Conférence Action Innocence

« Internet et les nouvelles technologies….une prévention nécessaire »

Animée par Mme Pino, psychologue de l’association Action Innocence

L’Internet est désormais à la portée de tous les enfants : à l’école, à la bibliothèque, chez les copains ou dans la famille.

C’est un outil de large ouverture sur le monde mais il peut apporter le pire comme le meilleur.

Dès l’âge de 2 ans un bébé peut naviguer facilement sur l’ordinateur tel l’ipad qui a un interface intuitive telle que tout lui est rendu possible : l’accès aux jeux, la diffusion de vidéos, la visualisation de photos, etc…

Quotidiennement des enfants sont hélas confrontés à des images ou des contenus préjudiciables à leur santé. Involontairement ils sont en communication avec des personnes mal intentionnées.

Il est par conséquent crucial d’accompagner nos enfants dans la démarche d’utilisation de l’internet.

Ils doivent connaître les règles, usages et lois qui découlent de la production et de la manipulation de textes, images, sons et contenus.

« Action Innocence » est une ONG reconnue d’intérêt général fondée en 1999 dont la mission est de contribuer à préserver l’intégrité et la dignité des enfants sur l’Internet.

Par des actions de préventions et sensibilisation, parents et enfants pourront tirer le meilleur parti de cet outil.

Quels sont les véritables activités des enfants sur l’Internet ?

Quels sont les dangers de l’Internet ?

– Les jeux en réseau

Le virtuel permet à tous d’être un super héros, de changer de sexe, de mourir et renaître a l’infini !

Mais le risque est de s’éloigner de la vie cellulaire et sociale, de fuir sa propre identité. L’enfant ne construit pas son estime de soi dans les jeux virtuels.

www.pedagojeux.fr.

Qu’est-ce que la norme PEGI ?

Qu’est-ce que l’agrément ARJEL ?

– Les incitations

Grâce à des blogs, des sites, l’enfant peut trouver les recettes de la fabrication de cookies au chocolat mais c’est plutôt celle de la fabrication d’un explosif ou d’une cigarette illicite qui l’intéressera.

Des groupes ou forums de filles anorexiques aux groupes ou forums sur l’usage de drogues, quand on cherche on trouve… Une jeune fille y a trouvé la façon de se suicider !

Les enfants aiment la musique. C’est signe de bonne santé mais aujourd’hui comment se procurent-ils de nouvelles interprétations ? Par téléchargements illicites qui les fragilisent pénalement.

– L’exposition de sa vie privée

Msn, les blogs et Facebook sont utilisés par les jeunes pour parler d’eux. Photos, pensées, emplois du temps, tout est rendu visible.

– La cyber-dépendance

Elle ne touche que les adultes ou alors les enfants qui avaient un « terrain » psychologique favorable.

Les adultes jouent à des jeux de poker ou de casino.

– La cyber-criminologie

Le Phishing

L’Utilisation frauduleuse de N° de carte bancaire

Les Téléchargements de vidéos ou photos interdites par la loi

– La cyber-pédophilie

Le revers de la médaille de l’Internet trouve toute sa brillance dans la pédophilie. Rien de plus simple pour les personnes mal intentionnées que de se créer un pseudo pour rentrer en contact avec les enfants, établir un lien virtuel durable et solide tel que la rencontre réelle parait inévitable.

Que faire en tant qu’adultes responsables :

– installer l’ordinateur dans une pièce commune de la maison

– signaler les faits illégaux sur le site www.internet-signalement.gouv.fr 

– utiliser un timer pour gérer l’effet chronophage de l’Internet

– bien configurer les matériels et logiciels pour éviter les dérives

Attention : la conversation avec la webcam peut être filmée à votre insu

– rester discret sur sa vie privée en maîtrisant son e-réputation

– sachez que les blogs ne sont pas effaçables et que vous cédez tout votre contenu de profil personnel à la société facebook.

– n’oubliez pas que la diffamation est un délit pénal.

Murielle LEFEBVRE

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Le musicien et …la pédagogie

« Communiquer des émotions avec la musique, c’est forcément renoncer à une partie de soi, c’est être en mesure de « distiller » son sentiment. Il faut qu’il soit là, vrai et sincère, mais il faut aussi à un certain moment lui soustraire ce qu’il a de personnel, pour en extraire ce qu’il a d’universel et d’intemporel… »

Piotr Anderszewski

Cette phrase est d’un jeune pianiste polonais actuel, dont le talent et les interprétations sont impressionnants. Elle m’a suggéré de faire une comparaison avec la pédagogie.

Dans la pédagogie, nous sommes, là aussi, dans la communication. Si dans la musique nous sommes dans le registre des émotions et des sentiments, dans la pédagogie il s’agit alors de transmettre des connaissances, des convictions, des expériences.

Le vrai et le sincère de notre expression ont un rôle capital. C’est fondamental dans la relation avec l’enfant qui nous perçoit, au-delà de ce que nous pouvons imaginer. Il se laisse souvent plus impressionner par le ton que nous utilisons pour montrer, ordonner, encourager que par le contenu. On ne peut faire semblant avec un enfant ou un adolescent et même s’il ne l’exprime pas forcément, sa sensibilité réagit à la vérité de nos propos.

Lorsqu’il parle de « soustraire ce qu’il y a de personnel »c’est parce qu’il pense que la musique est universelle, qu’elle ne lui appartient pas. Il en est de même pour le contenu de ce que nous transmettons. Que ce soit une règle morale, un théorème, ou une constatation sur la vie.

Si nous nous en emparons comme d’une possession, nous risquons de les réduire à nos limites. Si nous nous identifions trop à notre enseignement et que l’enfant ne s’y intéresse pas, nous nous sentons touchés, atteints. Par exemple, je suis très concernée par les mathématiques et c’est « ma » passion. Alors, je veux que mon élève fasse comme moi, et devienne lui aussi un passionné de mathématiques. Je risque alors de rentrer dans un rapport de force avec lui et il n’aura plus d’espace pour que ce soit lui, au moment où il sera prêt, qui s’appropriera ce que je veux lui transmettre.

C’est ainsi que quelque fois les acteurs de la démarche éducative se retrouvent enfermés dans une spirale négative.

Alors dans cette communication transmission ce n’est plus nous, ce n’est pas nous, qui sommes en jeu, mais c’est le contenu à transmettre…

Je reprends l’exemple de l’enseignement des mathématiques, discipline « universelle et intemporelle » par excellence, pour reprendre les termes de l’auteur de la phrase. Cette discipline dépasse largement mes limites, je sais qu’elle fait partie d’un ensemble universel et que je n’en suis que le passeur. Elle me porte et va au-delà de moi dans le temps et dans l’espace. Elle a été enseignée durant des siècles en même temps que la musique et la cosmogonie.

C’est pareil pour l’enseignement de la lecture, de ces signes qui ont toute une histoire. C’est pareil pour l’enseignement de l’histoire, de la géographie. La grammaire et ses règles est porteuse de tout un ordre dans lequel nous proposons à l’enfant de rentrer. C’est pareil pour les références morales. L’injonction : « Range ta chambre » aussi en fait partie !

C’est la connaissance universelle qui va au-delà de nous. Comme le conteur qui se doit de « ne pas en faire de trop », nous nous éclipsons derrière l’histoire, afin que ce soit d’elle dont l’enfant va se souvenir et non de la personne qui a raconté.

C’est comme si nous étions hors de notre enseignement, comme si nous ne dominions rien. Mais la connaissance passe quand même ! C’est comme si c’était une affaire entre l’enfant et la connaissance. Mais nous sommes malgré tout indispensables. Car, comment oublier cette institutrice ou cet enseignant, qui nous a marqués et qui nous a introduits vers quelques vérités ? C’est bien de sa personne dont nous nous souvenons.

Peut-être que nous nous souvenons d’eux justement parce qu’ils nous ont laissé la place de nous identifier à ce qu’ils nous transmettaient, sans s’imposer eux-mêmes. Notre connaissance s’ancre dans le souvenir de leur personne comme notre mémoire est solidaire du lieu où nous avons mémorisé. Je me souviens de la voix de cette institutrice en cours moyen, de son enthousiasme, son humour chaleureux. Les termes géographiques, historiques, de grammaire, dans mon souvenir, sont liés à son sourire, sa joie et sa générosité.

Mais alors à quoi sert la leçon bien construite, bien préparée, logique ?

Où sont les fameux objectifs indispensables à une bonne organisation et à l’élaboration des moyens qui y correspondent ?

Où est la méthode ?

Elle est bien là, mais elle est un moyen. La pédagogie ne disparaît pas mais elle est remise à sa place ainsi que le pédagogue qui comme le passeur accompagne l’enfant vers l’autre rive de la découverte de la vie.

Bernadette Moussy