Editorial par Murielle Lefebvre
Je lisais un article intitulé «L’homme et sa planète» dans un magazine sur le thème des géosciences et j’avais envie de vous faire partager un extrait très proche de ce que Maria écrivait sur la « SupraNature » pour une de ces dernières conférences.
Elle était vraiment un visionnaire.
De plus, je suis tombée sur cet article alors que je préparais une semaine de formation sur l’Education cosmique et que j’étais plongée dans ce sujet fort et passionnant.
« Si l’on réfléchit à l’évolution des Sciences de la Terre depuis cinquante ans, à ce que l’on appelle souvent la révolution des Sciences de la Terre, la plus grande innovation vient sans aucun doute de la découverte de la Terre comme un système global très complexe dans lequel enveloppes solide, liquide, vivante et gazeuse sont en interaction constante, interaction gouvernée par des processus dont les constantes de temps vont de la seconde au milliard d’années. Il n’est plus possible à une discipline d’ignorer ce qui se passe dans les autres. » Xavier le Pichon, géophysicien.
Murielle LEFEBVRE – Responsable pédagogique
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De Bernadette MOUSSY
L’enfant est comme une graine…
Lors de mon premier jour de formation d’éducatrice il y a quelques dizaines d’années, nos formatrices nous ont emmenées dans un parc. Toutes les étudiantes étaient bien étonnées. Nous n’étions pas venues pour nous promener ! Nous pensions avoir des cours théoriques de suite ! Dans un premier temps je n’ai pas compris la dimension de cette initiative. Mon seul souvenir fut un partage avec une autre étudiante devant la beauté d’un arbre et de ses feuilles d’automne. Plus tard, nous aurons à observer un arbre toute l’année pour en faire une monographie, tout comme on nous a demandé d’en faire une sur un enfant, durant nos observations de stage.
Quelques années après, en tant que formatrice d’éducatrices de jeunes enfants, j’ai demandé aux étudiants de faire un écrit sur la place de la nature dans l’éducation. Actuellement je fais des journées de réflexion sur le sujet.
Pourquoi ?
Il y a de nombreuses dimensions à cette approche de l’éducation par la nature. Nous en retiendrons deux.
Déjà, elle enseigne ! Elle apprend à regarder, à être patient, à soigner, à être humble. Le contact avec la nature est donc un support d’apprentissage de la vie.
Dans la mesure où certains pédagogues ont comparé l’enfant à une graine, c’est au tour de l’éducateur de devenir « jardinier » et d’apprendre à être patient, à soigner, à être humble.
Que ce soit pour l’enfant ou pour l’éducateur c’est donc le même apprentissage. Nous sommes, nous éducateurs, avec l’enfant, dans une communauté qui nous rapproche. Non seulement nous sommes en face des mêmes éléments, mais ne serions-nous pas de la même essence, de la même nature à savoir la même substance.
Question philosophique à laquelle chaque culture répond à sa façon.
Je vais approfondir ici la comparaison de l’enfant à une graine.
Je confie à Comenius, pédagogue du 17e siècle, le soin de nous exprimer cette référence : « On peut comparer l’esprit de l’homme qui vient au monde à une graine, où l’arbre existe déjà en substance. Il n’est donc nul besoin d’apporter à l’homme des éléments extérieurs, il suffit de déployer les qualités dont il contient le germe.
Petite représentation en miniature du « grand monde » l’homme rassemble en lui-même tout le connaissable. Il est évident que, dès sa naissance il est apte à acquérir toute la science des choses. »
Ce texte est puissant dans la mesure où il emploie des termes absolus comme « nul besoin d’apporter » et aussi « toute la science des choses ». Mais il exprime une confiance dans les capacités de l’enfant que de nombreux éducateurs vont reprendre. Plus récemment, Olivier Reboul dans sa « Philosophie de l’éducation » nous parle de « l’attitude du jardiner » comme référence pour le pédagogue actuel, contre la mécanisation de notre époque.
Cette référence à la graine « dont il convient de déployer les qualités » nous amène à quelles attitudes ?
En face d’un enfant, nous sommes là devant les forces de la nature. Nous les retrouvons dans son développement avec l’ordre, la cohérence, et le rythme de l’évolution des stades de développement. Tout comme la plante, l’enfant a besoin de temps, d’espace, de respiration, d’assimilation et il a ses autodéfenses.
Nous savons attendre, être patients, nous essayons d’équilibrer notre action.
Mais il est inachevé et va être l’objet de tous nos soins. Nous lui apportons de la protection, de l’attention.
Cet inachèvement nous amène être créateurs, inventeurs et être à l’écoute. Nous nous servons non seulement de notre intelligence mais aussi de notre sensibilité pour respecter l’essence propre de cet enfant, tout en lui offrant de quoi se nourrir pour grandir.
Comme dans un tronc, nous pouvons compter l’âge d’un arbre, tous les évènements d’un enfant vont s’inscrire dans ses cellules et que ces traces seront présentes toute sa vie.
Alors, nous le regardons bien, lui, cet enfant-là, pour ajuster notre attitude. Cela nous demande une action mesurée, basée sur une bonne observation juste, au bon moment, où la recherche d’harmonie remplace le rapport de force.
Nous avons pour l’enfant un regard global qui ne relève pas de la dissection mais de la vie. Toutes les dimensions de l’enfant nous intéressent : qu’elles soient physiques, affectives, mentales, spirituelles. Solidaires entre elles, aucune n’a pas plus d’importance que l’autre. Dans cette démarche le découpage est contre nature. Les différentes composantes de l’enfant sont imbriquées les unes dans les autres. Cela commence pour l’éducateur par des qualités de jugement, de tact et de coeur, pour reconnaître et démêler les divers éléments qui composent la réalité de l’enfant. Dans les soins du corps, nous savons que lorsque nous massons les pieds d’un bébé, ces sensations le mettent en rapport avec son « je ».
Ordre, cohérence, harmonie, sécurité, protection, beauté, organisation du choix… nous mettons tous nos soins à préparer « l’ambiance », l’environnement de l’enfant et de son entourage.
Ces attitudes bienveillantes, pensées, élaborées respectent les forces vives de l’enfant dans leur unité. Pour nous, l’élan de la vie est à la base de l’éducation.
Y a-t-il beaucoup de différences avec l’attitude du jardiner ?
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De Chloé Wagner
Responsable du programme Education Association Graines de Paix
www.graines-de-paix.org – info@graines-de-paix.org
Jeux de confiance mutuelle
L’un des obstacles récurrent: dans la communication est le manque de confiance. Alors, pratiquons la confiance !
Inventez vos propres jeux de confiance :
le principe est assez simple à mettre en pratique. Une personne se retrouve privée d’un de ses sens ou d’une de ses capacités et a besoin des autres pour accomplir une tâche ou simplement pour exécuter un geste de la vie de tous les jours.
Les participants forment une ligne et l’un d’eux se tient 5 ou 6 mètres devant. Celui-ci doit alors courir aussi vite que possible en direction du « mur » et s’arrêter à temps pour en être le plus près possible, sans toucher ses camarades. Et interdiction au mur de reculer !
Une personne se tient debout sur une table et les autres participants se regroupent devant elle. La personne sur la table doit « se laisser tomber » sur le reste du groupe qui doit l’attraper aussi délicatement que possible.
Les jeux de confiance peuvent être n’importe quel exercice où la sécurité d’une personne dépend des autres. Le but repose sur le fait de réduire les capacités de cette personne qui aura ensuite besoin de l’aide des autres. Ce type d’exercice peut être très riche en émotions et doit donc être bien encadré, avec une attention particulière au contexte et au groupe en question. Aucun participant ne doit se sentir forcé de faire un exercice s’il ne veut pas le faire, même si l’essence du jeu de confiance est bien de repousser ses propres limites. Le débriefing est particulièrement important, surtout si un participant a eu une expérience riche en émotions.
Guider l’aveugle
6-30 pax > 20-30 min. > Débriefing ! > Intimité !
Les participants sont par paires et se mettent l’un derrière l’autre sans se toucher. Celui qui se trouve devant doit fermer les yeux et se laisser guider par son camarade derrière lui qui n’a le droit de prononcer que 5 mots : en avant, en arrière, à droite, à gauche, stop. Toutes les paires du groupe marchent en même temps et en silence (sauf lorsqu’ils guident) et l’animateur peut ajouter des obstacles, faire du bruit, etc. Les rôles sont ensuite inversés.
Puis, chaque paire refait l’exercice, mais cette fois en guidant uniquement par le toucher et sans prononcer d’instructions. Ce jeu illustre clairement les liens complémentaires de la communication verbale et non-verbale. Sachez que l’idée de « guider une personne aveugle » peut se concevoir dans n’importe quel environnement avec différents objectifs autres que celui de renforcer notre sens de la coopération.
La bouteille ivre
7-12 pax > 10-15 min. > Débriefing ! > Intimité !!!
Les joueurs se tiennent en un cercle serré et une personne (la bouteille) se met au milieu, les yeux fermés. La bouteille se relâche complètement et doit se laisser balancer d’avant en arrière et sur les côtés par les autres participants en gardant les pieds au sol. Le groupe doit pousser gentiment la bouteille pour qu’elle ne tombe pas et donc ne se casse pas. Si le groupe est composé de filles de plus de 11 ans, celles-ci doivent toutes se protéger, les bras en bouclier sur la poitrine.
Le mur humain
6-10 pax > 10-15 min. > Débriefing ! > Intimité !
Les participants forment une ligne et l’un d’eux se tient 5 ou 6 mètres devant. Celui-ci doit alors courir aussi vite que possible en direction du « mur » et s’arrêter à temps pour en être le plus près possible, sans toucher ses camarades. Et interdiction au mur de reculer !
Tomber de la table
6-10 pax > 10-15 min. > Débriefing ! > Intimité !!!
Une personne se tient debout sur une table et les autres participants se regroupent devant elle. La personne sur la table doit « se laisser tomber » sur le reste du groupe qui doit l’attraper aussi délicatement que possible.
Les jeux de confiance peuvent être n’importe quel exercice où la sécurité d’une personne dépend des autres. Le but repose sur le fait de réduire les capacités de cette personne qui aura ensuite besoin de l’aide des autres. Ce type d’exercice peut être très riche en émotions et doit donc être bien encadré, avec une attention particulière au contexte et au groupe en question. Aucun participant ne doit se sentir forcé de faire un exercice s’il ne veut pas le faire, même si l’essence du jeu de confiance est bien de repousser ses propres limites. Le débriefing est particulièrement important, surtout si un participant a eu une expérience riche en émotions.
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Formation
Notre semaine de formation sur le thème de « l’Education Cosmique et les Grandes leçons » c’est merveilleusement déroulée à Avignon dans les très beaux locaux de l’école « Montessori Courtine Avignon » où nous avons été accueillis par Pascale et Elodie durant 5 jours.
Le soleil était au rendez-vous et nous avons déjeuné tous les jours ensemble au soleil, en tee-shirt !
Le programme fut riche et exceptionnel grâce à la participation active de chacun et aux intervenants : Damien, Françoise, Murielle et Pascale.
Nous avons pu vivre avec notre corps l’Evolution, nous avons fait des expériences et nous avons joué des scénettes sur ces grandes leçons.
Merci à tous et à bientôt pour la suite de la formation pour le niveau 6-12 ans. Le thème de la prochaine sera celui des Sciences !