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Des données historiques sur Maria Montessori

La pédagogie de Maria Montessori est la pédagogie la plus répandue dans le monde. Depuis 1907 elle s’est répandue dans le monde et aucune autre pédagogie n’a connu une telle expansion.

Connaissez-vous cette grande dame italienne élégante qui est à l’origine de cette pédagogie ?
Pour comprendre l’œuvre de Maria Montessori, il convient de connaître le contexte social et historique durant lequel elle a forgé ses idées et travaillé d’arrache-pied avec une équipe fidèle dans différents pays à des époques où l’Europe, les Etats-Unis et l’Inde sont en plein bouleversement.

La vie de Maria Montessori est étroitement liée à son œuvre. Sa démarche vient directement de ses nombreuses expériences en tant que médecin, conférencière et consultante pédagogique. Elle a écrit de nombreux ouvrages sur sa pédagogie et sur l’éducation à la paix dont certains sont traduits en 20 langues. Grâce à une certaine éducation des enfants, elle espérait pouvoir contribuer à l’établissement de la paix dans le monde. Voyons cela…

La jeunesse de Maria Montessori

Maria Montessori est née le 31 août 1870 à Chiaravalle près d’Ancône en Italie; elle est l’enfant unique de parents catholiques et bourgeois.
Maria montre très vite une vive intelligence et une grande détermination à agir dans sa vie. Ces deux traits de caractère vont lui être très utiles par la suite. A l’âge de 12 ans, passionnée par les sciences, elle décide d’être ingénieur et elle obtient son 1er diplôme technique en 1886. A l’époque, il n’est pas admis qu’une femme fasse de telles études, même son père s’oppose aux velléités académiques de sa fille mais rien n’arrête Maria qui s’oriente résolument vers un destin scientifique.

Maria Montessori

En 1896, Maria Montessori devient une des premières femmes médecins en Italie après avoir bravé la mise en quarantaine, due à son sexe, dans les amphithéâtres de sciences, et le désintéressement de son père dans ce qu’elle fait. On se représente mal aujourd’hui les obstacles que Maria a dû surmonter pour obtenir ce statut mais elle ne va pas s’en contenter…

Maria travaille tout de suite comme assistante médecin à la clinique psychiatrique de Rome. Elle visite les asiles pour sélectionner les enfants pour la clinique. Elle commence ses premières conférences sur l’éducation des enfants handicapés en 1897 puis elle fait de la recherche à l’université de Rome et soutient la condition des femmes dans des congrès à l’étranger.

Maria Montessori, l’histoire d’une personnalité hors du commun

C’est en 1899 que Maria a un déclic : elle fait l’expérience de sa vie, celle qui va déterminer sa démarche pour le reste de son parcours… En effet, c’est cette année-là que la jeune doctoresse a créé une école d’orthophrénie (du grec ortho : droit et phrénie : mental) pour les jeunes filles déficientes mentales. Elle ne peut supporter de les voir « parquées » dans des salles sans activité ni objet autour d’elles.

C’est grâce à ce contexte et dans cet environnement qu’elle va expérimenter avec succès tous les principes qui forment aujourd’hui la pédagogie qui porte son nom. C’est également à cette époque que Maria connaît un bonheur non exprimé dans la naissance de son fils secret Mario, dont le père est Giuseppe Montesano le médecin de la clinique où tous deux travaillent. En 1901 elle décide de retourner étudier le fonctionnement de l’esprit pour compléter sa formation médicale et l’aider à parfaire sa compréhension des mécanismes d’apprentissage. Elle est embauchée par le département d’anthropologie de Rome.

Maria lit et traduit en italien les œuvres des français Messieurs Itard et Séguin. Leurs travaux insufflent à Maria un élan nouveau pour la destinée de l’éducation des enfants. Itard est célèbre par l’éducation de Victor, l’enfant sauvage de l’Aveyron et grâce à ses travaux sur la surdité. Séguin a été son élève et est un pédagogue pour handicapés mentaux (avant de devenir un médecin aux USA).

En 1907, à la demande d’une association italienne, elle crée la première Maison des enfants (Casa dei bambini) qui accueille les enfants « normaux » des quartiers pauvres romains. Cette maison devient le lieu permettant l’amélioration et la mise en pratique de ses principes pédagogiques.
Mario Montessori, le fils de Maria, suivra sa mère partout dans le monde dès l’âge de 15 ans. Il sera son plus fidèle soutien dans tous les sens du terme.

En 1911, une américaine, Anne George, suit la formation d’éducatrice donnée par Maria Montessori à Rome. Elle ramène son enthousiasme aux Etats-Unis d’Amérique. Le premier livre de Maria « the Montessori method » est traduit en anglais en 1912. Dans la foulée, une centaine d’écoles sont fondées en Amérique du nord. En 1913 Maria part aux USA sur un paquebot transatlantique. Elle est reçue par Graham Bell (qui consacra sa vie aux personnes sourdes) qui l’invite à rester pour présider l’association Montessori aux Etats-Unis d’Amérique (mais Maria déclinera cette offre). Lors de ce voyage, elle rencontre également Thomas Edison (créateur notamment du phonographe et ingénieur de l’ampoule électrique), Helen Keller (aveugle, sourde et muette qui réussit à lire, écrire, étudier et parler et fut la 1ère personne souffrant de ces handicaps à recevoir un diplôme universitaire) et Margaret Wilson (fille de Woodrow Wilson président des Etats-Unis de 1913 à 1921). Lors de cette « tournée américaine », Maria en profite pour former des éducateurs et éducatrices à sa pédagogie. Par la suite, elle devient une conférencière sur presque tous les continents. Elle développe sa pédagogie et le matériel pour tous les stades du développement de l’enfant de 0 à 24 ans.

Le temps de l’exil

Maria Montessori qui a connu 2 guerres mondiales milite résolument pour la paix dans le monde au sein de toutes les cultures et religions

En 1916, c’est le premier exil de Maria, invitée par le gouvernement espagnol, elle part habiter à Barcelone pour dispenser des cours de formations à sa pédagogie. Elle publie même des livres en espagnol. Elle voyage beaucoup dans d’autres capitales européennes (London, Amsterdam, Milano, Geneva, Helsingor, Roma, Berlin…) pour donner des conférences et mettre en place des formations. En 1924, elle rencontre Mussolini qui décide de lui confier les écoles d’état, jusqu’à ce que leurs idées de l’éducation s’opposent.

En 1936, c’est le deuxième exil de Maria, elle quitte l’Espagne pour des raisons politiques déclenchées par le coup du Général Franco, pour rejoindre l’Angleterre. Elle s’installe ensuite aux Pays-Bas, invitée par une élève, Ada Pierson qui deviendra une amie fidèle jusqu’à sa mort. Dès 1939, Maria est invitée en Inde pour des conférences, elle y reste durant 6 années (c’est la guerre en Europe). Elle est alors âgée de 69 ans. Elle forme des centaines d’éducateurs et éducatrices indiens à sa pédagogie.  Son influence est telle qu’elle y rencontre même le Mahatma Gandhi.

 

En 1947, Maria et Mario reviennent aux Pays-Bas et fondent un centre de formation à Londres en Angleterre. Maria qui a connu deux guerres mondiales milite résolument pour la paix dans le monde au sein de toutes les cultures et religions, tout en continuant ses voyages pour ses formations et conférences. Elle retourne en Italie, puis en Inde.

Elle meurt à 82 ans le 6 mai 1952 à Nordwijk aan Zee aux Pays-Bas. Elle devait se rendre à Londres pour une conférence.

Un rayonnement toujours d’actualité

Le mouvement créé par l’intuition et les recherches du docteur Montessori ne se fige pas après sa mort : en 1960, l’American Montessori Society est créée. En 1990 le gouvernement italien décide d’honorer la mémoire et le rayonnement de Maria Montessori en mettant son portrait sur les billets de 1000 lires. 

Maria a écrit très tôt pour expliquer les bases de sa pédagogie. Par la suite elle a pris le temps de penser et d’écrire chaque conférence. C’est ce travail considérable qui a participé à la diffusion très large de son œuvre et de ses idées. Elle s’est attachée durant plus de 50 ans à suivre le même objectif qui était de libérer l’enfant afin de construire un monde de paix.

Les personnes qu’elle a rencontrées et dont elle s’est entourée tout au long de sa vie croyaient en cette possibilité. Un retour sur la trajectoire du docteur Montessori permet de mieux apprécier la profondeur de sa pédagogie et son influence dans le monde moderne. Plus que jamais, cette pédagogie est une lueur d’espoir dans l’éducation pour un monde nouveau !

Texte original rédigé par Murielle Lefebvre

Maria Montessori : Une très grande dame !

« L’enfant au travail » conférence écrite de Maria Montessori datant du 11 décembre 1936, cliquer ici pour le télécharger.