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Je suis assise dans le train qui partira de Paris dans quelques minutes. Un couple d’octogénaires est dans le carré de sièges devant moi. J’entends rapidement que la femme est inquiète sur l’état de santé de son époux. Je ne vois qu’elle car le mari est installé dans le siège en face que je ne peux apercevoir. Elle lui parle, il répond. Il semble affaibli, sur le point de se sentir mal. Elle lui dit qu’ils vont descendre du train avant son départ, que c’est mieux. Il lui répond que tout ira bien, qu’elle s’inquiète pour rien. Le train est à 10 minutes de partir de la gare pour un voyage d’une durée de 3h30.
Il semble qu’ils n’aient pas prévu d’eau car la femme dit au monsieur que le bar est fermé actuellement. La tension monte, je suis sur mes gardes. Que faire ? Que dire ? J’ai une bouteille d’eau minérale non débouchée que je partagerai mais c’est bien maigre pour une aide efficace ! Tout à coup la femme assise dans le siège derrière celui du couple se lève et tente d’apaiser les deux époux en disant qu’elle est infirmière. Cela a pour effet immédiat, d’apaiser non seulement le couple mais aussi les personnes environnantes, dont je fais partie, qui étions entrées dans la sphère de l’inquiétude, de la recherche de solutions.
Elle les rassure et propose au monsieur d’enlever le masque pour respirer mieux.

L’octogénaire explique qu’ils sont partis tôt le matin de Versailles. J’interprète que le stress de la première partie du voyage a lourdement impacté le monsieur.
Le train roule, paisiblement. La femme est connectée à son époux. Elle l’observe. Etant assise en face de lui, elle se penche et s’assoit au bord du siège pour être plus proche, plus à l’écoute de sa respiration, de ses ressentis. Elle le rassure de quelques mots et gestes feutrés.
Nous sommes tous reliés et les événements proches nous impactent tout comme nous les impactons. Par conséquent nous influençons le monde à chaque seconde de notre existence.

Encore un message reçu cette semaine et un autre la semaine passée sur les malfaçons, arnaques et utilisations frauduleuses du nom Montessori qui ont le vent en poupe. Beaucoup plus que les écoles dont le nombre a encore baissé en 2022 .(Là aussi n’en croyez pas les belles listes sur certains websites. Je le dis depuis 1995 : une école n’est pas une adresse sur internet.)

Alors comment faire pour savoir si c’est de la qualité ? Tant sur les « jouets » (justement les « jouets montessori » n’existent pas alors si vous lisez cela sur une site, fuyez !) que sur les formations, il faut prendre le temps de vérifier. Evidemment chacun écrira qu’il est le meilleur, mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit. La crédibilité ne s’achète pas. L’expérience non plus. Vérifiez aussi les informations légales dont les mentions sont obligatoires.

« Bonjour, Je voudrai juste vous signaler une arnaque concernant des produits Montessori. En effet, j’ai commandé le 25 novembre dernier pour Noël, sur le site « ma boutique bébé », une planche éducative pour ma petite fille de 16 mois. Le site est très bien fait, (Bon de commande et facture fournis), ce qui ne m’a du tout fait penser que ce site pouvait être frauduleux. Le règlement a été encaissé le jour même … mais je n’ai jamais reçu ma commande. Leur service clients ne répond ni au téléphone ni aux nombreux messages laissés. D’après les nombreux signalements sur le web, il s’avère que je ne suis pas la seule dans ce cas. Ils disent qu’il s’agit d’un site français mais en cherchant un peu sur internet, en fait la société serait en Belgique. Merci de vérifier si ce site fait vraiment partie de vos partenaires. Bien cordialement »

« Bonjour, Êtes vous informé qu’un site de vente en ligne de jouets pour tout-petits utilise le nom de Montessori pour vendre des articles très dangereux et comportant de nombreuses malfaçons qu’ils destinent soi-disant à des tout-petits enfants ? »

Encore deux interlocutrices qui nous expliquent qu’elles se sont détournées de la formation d’éducatrice Montessori pour suivre des formations à la CNV ou a des techniques d’accompagnement.  Ce ne sont pas des formations – mais elles sont validées par leur CPF –

Elle ont fait leur choix par peur et par défaut.

Peur de quoi ?  De qui ?
Voulons-nous de cette société superficielle, dominée par « les systèmes » plutôt que par nos besoins et nos choix profonds humains ? « La pédagogie Montessori n’est pas reconnue, il n’y a pas de diplôme reconnu, pas d’emplois, pas de sécurité, pas d’avenir…. » Comment et pourquoi sommes-nous devenus si frêles ?

Les enfants, tous les enfants, ont besoin d’éducateurs forts et solides, face aux épreuves du quotidien. Ceux-ci sont de moins en moins nombreux, hélas. Que ce soit dans les crèches, dans les écoles, dans les collèges, on manque de personnel qualifié…..

Les adultes capitulent.

Pourquoi suivre une formation qui durera des mois, qui demande de l’introspection, plutôt que de survoler et papillonner par-ci par-là des « informations » ? Car il ne s’agit pas de formations professionnelles, vous n’y apprenez pas un métier, sachez-le.
Certes nous avons accès et besoin de jobs non qualifiés. Mais l’éducation des enfants nécessite des personnes aptes et qualifiées.

Se former à des nouvelles techniques est un leurre. Dans tout métier il faut trouver la force et la patience. Le futur boulanger met des semaines voire des années à savoir faire du bon pain. L’éducateur nécessite du temps pour faire grandir en lui ce qu’il faut pour EDUQUER. Maria Montessori le disait : la formation de l’adulte est à prendre au sérieux, car c’est elle qui impactera la bonne croissance de l’enfant.

Des massages, des techniques nouvelles de manipulations et de mouvements corporels, de l’art, des thérapies à la mode, des stages sur les émotions, etc… c’est intéressant oui; mais nos enfants qui actuellement font face à des situations vraiment difficiles, ont besoin de nous REELLEMENT dans l’ensemble de leurs besoins. Dans quelques années ces sujets seront démodés et dépassés, contrairement à la philosophie Montessori, intemporelle depuis plus d’un siècle.

Alors s’il vous plait, réfléchissez et prenez le risque, OSER !
Oser quoi ? Se poser les questions, observer, comprendre, prendre des risques et faire des erreurs. Cela prend du temps, mais il n’y a pas d’autre chemin, acceptons-le.

Les enfants souffrent derrière des masques depuis des mois, alors que les ainés eux-mêmes réclament de cesser cela pour la jeunesse. Nos collégiens sont mis en étude surveillée semaine après semaine à cause de la désertion de certains professeurs et de la baisse de la motivation dans le métier d’enseignant en France.

Le bilan de l’année 2021 pour l’éducation de nos enfants est déplorable psychologiquement et du point de vue mental. On devrait comprendra enfin le poids du bien-être de l’enfant (et de chacun) dans l’efficacité de ses apprentissages.

Réveillons en nous l’empathie et les énergies vitales et OSONS, dire à nos enfants notre AMOUR et notre intérêt dans les accompagner à devenir un ADULTE heureux et équilibré. Comment ? En nous formant plus qu’en nous informant; en nous investissant plutôt qu’en demandant pour nous-même des avantages, du temps de loisir… Pour transmettre, il faut avoir appris soi-même et surtout maitriser ce que l’on transmet.

Je rencontre des éducateurs de cette trempe. Je les remercie, de vive voix et par écrit chaque fois que je le peux. Faites-en de même. Ils sont les vrais HEROS. Dans l’ombre car n’ont pas le temps d’apparaître sur la scène youtubesque. Ce sont Evelyne, Marielle, Lucy et Yann et bien d’autres à venir je le souhaite.  Et sans eux, nos enfants, n’auraient pas la jeunesse insouciante à laquelle ils ont le droit, eux aussi.

Je renouvelle mes voeux de continuer à partager la philosophie de Maria Montessori et de chaque pédagogue ou philosophe ayant à coeur l’enfant et son potentiel avant tout.

Je vous souhaite des fêtes de fin d’année heureuses.
Je vous remercie de nous avoir suivi avec fidélité en 2021.

Et vivement la nouvelle année 2022 qui sera meilleure, nous nous y appliquerons.

Murielle Lefebvre

Observer ces petites empreintes, traces laissées sur le sable humide par un petit d’homme, nous rappelle combien il avance vite avec ses petites jambes !

Sommes-nous à leur côtés ? Allons-nous à leur rythme ? Leur laissons-nous le choix de la direction ?

Quelles sont ses pensées lorsqu’il avance sur le sable, et qu’il s’arrête ?

Que sommes-nous pour lui, adultes l’entourant ? Une nécessité, une gène, un soutien, un appui ?

Ces observations et questions sont la base logique et saine de la relation avec un enfant. Alors dès demain, essayez d’observer et d’écouter ce qu’il est, où le portent ses pas.